Du 1 septembre 2015 au 20 septembre 2015
À retrouver à L'OEIL DE LA FEMME À BARBE
Paris
France
https://loeildelafemmeabarbe.fr
06 81 22 16 87
FREDERIQUE JACQUEMIN – DIDIER GENTY
L'OEIL DE LA FEMME À BARBEGALERIE L’OEIL DE LA FEMME A BARBE
Du 1er au 20 septembre 2015
PARIS 11ème
FREDERIQUE JACQUEMIN – DIDIER GENTY
A CORPS PERDUS
Carte blanche de rentrée pour L’oeil de la Femme à Barbe dans les murs de la Galerie Point Rouge
Les hauts murs, adaptés aux démonstrations puissantes, et la mezzanine qui invite à l’intime accueillent deux artistes dont les œuvres, aussi différentes soient-elles, saisissent par leur gravité, leur intranquillité. Les corps se voilent, s’ouvrent et se révèlent, laissant entiers mystère et poésie.
De Frédérique Jacquemin, nous connaissons les Vierges ouvrantes inspirées des sculptures de Nuremberg du XVème siècle. Avec patiente et amoureuse obsession, Frédérique forge « religieusement » son panthéon de figures tutélaires, utilisant céramique à froid, perles, rocaille, verre… Ses sculptures – toutes inquiètes de sexe et de mort – ouvrent leur corps, à la fois sarcophage et coffre, et dévoilent les secrets de l’inconscient. On a pris soin de modeler leur âme à l’intérieur. Présentés pour la première fois, apparaissent aujourd’hui leurs Fantômes, leurs pendants spirituels. Retrouvant le blanc et le dessin, l’artiste troque les matériaux durs contre le fil, l’aiguille et le tissu. Les Vierges sont alors dépouillées de couleurs et d’apparats. Tout à la fois cocons et linceuls, les Fantômes sont leur état d’effacement, leurs corps perdus.
De son côté, Dider Genty aime les muscles, la circulation sanguine, les dessous de la peau, utilisant ses souvenirs de planches anatomiques en lieu et place de modèles. Sa mémoire est son catalogue : il se fait l’idée d’une tête ou d’un nu, puis il peint. Pour retrouver les sensations éprouvées face à Velasquez, Rembrandt ou Bacon, il trace sur le papier des réseaux cellulaires colorés, irrigués de grandes éclaboussures, qui parlent « d’expression de la plus simple expression ». Au final, un revenant s’impose, paraissant toujours bien vivant mais très écorché, résumé à ses flux, ses nerfs, ses cellules, ses béances… La peinture coule dans ses traits cireux. Du dedans des chairs et des humeurs, grouillent tout en surface et en épaisseur les griffures de la couleur ; sans compromis. Folfiri est le nom de sa chimiothérapique compagne du moment… «Une grosse fatigue, un mauvais goût dans la bouche, le corps est sans doute amoindri, perdu peut-être, mais la peinture reste bien vivante, question de survie».