Claude Rutault, célèbre plasticien international, né pendant la guerre dans le Haut-Poitou, poulain de l’excellentissime et richissime galerie Perrotin (celle de la banane de Cattelan ), peint des toiles de la couleur du mur où elles seront suspendues…
Mais ça n’est pas aussi simple que vous croyez, vous les profanes… Cela s’opère en suivant un « protocole » rigoureux, comme un rituel religieux des plus sévères, et tel qu’on en a la description dans l’extrait de son blog que je vous soumets ici.
« C’est aussi très pratique d’avoir une règle du jeu, un mode d’emploi ou un guide des bonnes pratiques. Le protocole, est ce qui codifie les rapports de pouvoirs entre instances et représentations(…) En 1973, il en arrive à établir un schéma opérationnel, une toile tendue sur châssis peinte de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée, qui libère la peinture de son autonomie ou de sa prééminence sur son contexte pour ne plus se signaler que par son relief ou ses contours, bas-relief ou presque plat d’un festin de couleurs et de formes qui n’a pas cessé depuis. Cela prendra donc la forme d’une suite de « définitions/méthodes », les fameuses dm numérotées, qui vont explorer le jeu de l’artiste avec l’œuvre et sa prise en charge, celle du galeriste, du curateur ou du collectionneur(…) A l’époque du plan calcul, des autoroutes, de La Défense, de la Grande Motte et du triomphe de l’art cinétique, la peinture devient œuvre programme, programmée, programmable. La peinture réalisée se mue alors en actualisation de son projet, résultant de contingences techniques, contextuelles et relationnelles »…Ben voyons Ginette !