Angélina RICHARD
Bio
Parfois seulement un mot offre au geste un mouvement que j’aime à fixer, j’élargis cet espace, je fouille sur la toile ce monde qui s’ouvre sous les touches du pinceau et j’arrête la plus “juste”, j’affirme les tons, je resserre et précise l’idée en contrastes flous ou nets comme je ferais le point avec mon objectif photo.
Abandonner l’espace, libérer le temps et laisser aller sans contraindre l’intention, sans forcer les effets, ce sont alors des moments de grande félicité. Il n’y a pas d’évidence, il y a cette volupté à “laisser hasarder” la main, ne pas réfléchir, peindre sans intention et apprécier de se surprendre, J’aime travailler vite, en musique, laisser le pinceau choisir les tons qui s’imposent et accepter l’inconnu qui surgit.
Eau pure et limpide, source de vie
Calice, grand reposoir de ce qui succombe
Bouillon humide et fécond de ce qui renaît.
Nectar végétal aux reflets d’ombres inquiétantes
Qu’exhale la lumière.
Liqueurs vaporeuses d’échanges furieux et muets
Essence envahissante des corps instables
Qui s’infiltrent et se répandent,
Colonise et épouse les espaces qu’elle envahit.
Doux murmure de son fil ruisselant
Sur les gouttières du jardin.
Gémissement sinistre des tuyaux,
Du robinet qui ne contient plus.
Symphonie sous les tôles des abris
Incontinences poétiques en cascades
Berceuses chuchotées
Au doux battement des veines sous la peau
Nourrit sans faillir les âmes qui s’égarent.