Après une belle résidence au Domaine du Tournefou (10), Isabel Duperray expose un superbe ensemble de peintures au sein du grandiose Musée Camille Claudel, en résonance avec la collection, d’autant que les œuvres sont joliment réparties dans les nombreuses salles, sous l’égide des grandes sculptures de feu la grande Camille…
« Les allers-retours entre le musée et l’atelier durant 2 mois ont révélé peu à peu une cartographie mentale, un paysage énigmatique composé de réminiscences de l’enfance, d’Hamadryades et de visions de la Hottée du Diable« . Si le corps sculpté envoûte le musée, la source créatrice d’Isabel Duperray relie ici les structures profondes du relief naturel aux évidences corporelles.
Étreintes d’art et de création… Du corps au paysage, du paysage au corps, selon les variables de ce couple instable, infinis sont les passages, infinies les distances. Intime et dense, lyrique et sensible, la relation corps-paysage, par le jeu des plans, bouscule, lorsqu’elle s’installe, toute norme spatiale, toute référence et, par-là, toute structure mentale établie et les dualismes s’effacent : proximité-éloignement, présence-absence, immensité-fragilité. Ainsi le corps disparaît dans le paysage, ou l’envahit.
Comme un sublime écran de fumée, le paysage n’est là que comme support de corps, et la peinture devient la peau d’un corps immense, enfin habitable. Et le corps lui-même – comme dans l’œil la tache aveugle – devient le creuset de tout chaos créateur, et de toute créature d’altérité. Grâce au paysage-miroir, l’étrangeté du corps est maintenue à distance, émiettée, dispersée dans le paysage.
Chez Isabel Duperray, ce qui entoure le corps devient charge corporelle illimitée, pure présence d’une chair chaotique. Et l’ordinaire aspect figuratif du tracé corporel se déforme et devient signe abstrait, comme s’il y avait inversion des données traditionnelles de l’abstraction et de la figuration, comme si le corps lui-même se séparait, traces corporelles dans un horizon corporel.
Ainsi, en grande peinture, le paysage peint devient le seul espace humainement habitable.
Jusqu’au 25 juillet 2022 – Musée Camille Claudel – Nogent-sur-Seine (10) Jusqu’au 23 juillet 2022 – Galerie du Lendemain – Paris 3ème Jusqu’au 25 septembre 2022 – Maison Forte de Hautetour – Saint-Gervais (74)
En Une : L’abandon II – Huile sur toile – 2022 – 33×41 cm
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