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On en parle

L’île batailleuse

Christian Noorbergen, le 6 septembre 2022

En ce livre étrange et hors-normes, les insignes et fructueuses batailles de l’art et de la vie s’étreignent. A priori roman, d’initiation ou de vécu distancé, ce livre est une formidable aventure d’écriture décisive et de culture incarnée.
Nicolas Rozier écrit et peint. Il a déjà publié plusieurs livres, et de grands noms, de Marcel Moreau à Charles Dobzynski, on écrit sur lui. La fulgurance est son double territoire.
« L’île batailleuse » est un hommage tellurique à quelques somptueux paysages de Bretagne et de Normandie et à l’art de peindre. Il est dit en couverture que « l’aventure des personnages s’y confond avec la quête d’un lieu rêvé où vivre et créer se concilient dans une volupté combative ». Certes, et la salutaire lecture du livre s’empare de qui s’aventure dans ces pages troublantes et plus qu’attractives.
Nicolas Rozier a lu naguère tous les forts et durs grands livres à lire, de Luc Dietrich à Jerzy Kosinsky, de René Daumal à Antonin Artaud. Ajoutons ses regards acérés sur le cinéma et la peinture, sans oublier son écoute chamanique de la création musicale la plus ouverte et la plus éclectique qui soit. On aura ainsi une très insuffisante idée de ce tout ce qui nourrit une saisissante œuvre picturale, et ici, un livre unique.

L’essentiel de la qualité de l’ouvrage, récemment publié, réside dans les secousses créatrices de son écriture. Celle d’un artiste à l’écoute des tensions du monde et qui bouleverse au profond les attendus littéraires. La plume inventive de Nicolas Rozier, infatigable éveilleur, est hérissée de fulgurantes trouvailles verbales qui soutiennent sans cesse, à chaque page, l’éclairante veille d’une lecture toujours haletante et vibrante. 

L’île batailleuse – Nicolas Rozier – Éditions Incursion – 18€