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On en parle

Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan

Chantal Vérin, le 3 mars 2023

Samarcande, Boukhara, la Route de la Soie, Gengis Kahn, les Moghols, Marco Polo, Tamerlan, Alexandre le Grand, les khalifes de Bagdad, autant de noms légendaires qui vivent dans nos imaginaires. L’Ouzbékistan, carrefour de civilisations au cœur de l’Asie Centrale, est riche de merveilleux trésors culturels. L’exposition du Louvre « Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan » déroule, par le biais d’une remarquable présentation chronologique, dix-neuf siècles d’une fabuleuse histoire, et ce depuis Alexandre le Grand, au IIIème siècle avant J.C., jusqu’à la dynastie des Timourides fondée par Tamerlan à la fin du XIVème siècle.

Invitation au voyage et à la découverte d’une région immense qui a connu un essor culturel brillant nourri par diverses influences indigènes, grecques, iraniennes, chinoises et indiennes. 170 œuvres, dont des chefs-d’œuvre jamais montrés au public, par exemple la peinture dite « des Ambassadeurs », les pages d’un des plus anciens corans monumentaux des débuts de l’Islam, et des trésors en or, en argent, en soie, en céramique fine, ainsi que quelques miniatures de l’École de Boukhara du XVIème siècle. 

Peinture des Ambassadeurs – Afrosiyob museum Samarcande – ©Art and culture Development Fondation, Republic of Uzbekistan – Photo Andrey Arakelyan

La route de la soie, réseau de routes caravanières reliant l’Extrême-Orient à la Méditerranée, est mentionnée par les sources chinoises dès le deuxième siècle avant notre ère. Des parures et bijoux en or rendent compte de l’opulence qui caractérisait ces grands carrefours d’échanges commerciaux. Des statues en terre crue, dont un Bouddha à taille humaine, révèlent la forte présence du bouddhisme.

Une reconstitution numérique de monumentales peintures murales et quelques œuvres majeures prêtées par le Musée de Tachkent, nous plongent dans un palais princier de l’oasis de Boukhara du IVème siècle. Un autre ensemble du VIIIème siècle, issu d’une résidence aristocratique nous transporte à Samarcande, région où se mêlent des traditions bouddhique, zoroastrienne, chrétienne, manichéenne. 

Quoran de Kattalanger – Institut d’études islamiques Ouzbekistan – ©Art and culture Development Fondation, Republic of Uzbekistan – Photo Andrey Arakelyan

L’instauration d’un pouvoir islamique et l’islamisation culturelle est perceptible dans le décor architectural, le style de céramiques, sur lesquelles la calligraphie est un motif récurrent. Époque de diffusions culturelles et scientifiques avec entre autres Avicenne et al-Biruni.

Un siècle plus tard, les Turcs intègrent aux sources arabe et persane une culture nomade asiatique, et imposent la langue turque aux côtés de l’arabe et du persan. Le prêt exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France du « Livre des Merveilles » nous entraîne dans le périple de Marco Polo en Asie Centrale et en Chine, à l’époque de Gengis Kahn (1162-1227).

Tête de Prince – Dalverzin Tepe – Institut des Beaux-Arts, Tashkent – ©Art and culture Development Fondation, Republic of Uzbekistan – Photo Andrey Arakelyan

Les grandes découvertes entre le XIVème et la fin du XVIème siècle élargissent les réseaux d’échanges, faisant perdre à l’Asie centrale son rôle de carrefour des anciennes routes caravanières. De nouvelles dynasties apparaissent, dont la célèbre figure de Tamerlan, à la fois sanguinaire chef de guerre et protecteur des arts.

En Ouzbékistan, le Musée du Louvre mène des fouilles archéologiques. L’exposition actuelle permet à des trésors nationaux d’être montrés pour la première fois en dehors de leur pays. Merveilles à voir !

Jusqu’au 6 mars 2023 – Musée du Louvre – Paris 1er

En Une : Peinture de Varaksha – Musée des Beaux-Arts Tashkent – Ouzbekistan – ©Art and culture Development Fondation, Republic of Uzbekistan – Photo Andrey Arakelyan