« La mission de l’art c’est créer de la joie » disait Jean-Marc Tilcké dans le film « Paroles de galeriste » qui lui était consacré.
De la joie, des émotions, du plaisir, mais aussi beaucoup de partage, de convivialité, de rencontres… voilà ce que nous avons connu pendant ces 4 jours. 4 jours durant lesquels on s’est mis dans une bulle artistique… En total égoïsme, on a oublié, ou tout du moins mis de côté, la situation dramatique en France et dans le Monde, pour savourer cette parenthèse « enchantée ».
Une 9ème (1ère) édition du Marché International du Film, pour la première fois à Angoulême dans un lieu « enfin » digne de l’événement, a entraîné les spectateurs, dans un rythme effréné, à la découverte des films sélectionnés.
De l’envers du décor des créations de Pierre et Gilles, artistes au succès international, en passant par une plongée dans l’intimité de l’atelier de l’artiste cinétique Fabrice Ainaut ou dans l’approche au plus près de l’oeuvre de Mylène Besson, de Border Dancer, Margot, Daniel Cordeau ou encore Olivier Masmonteil, Anaïs Eychenne…. Du film « un peu fou » très humour british et très contesté « Walkin’on the Ritz » au magnifique et émouvant hommage « Le soleil en face » rendu au sculpteur sénégalais Ousmane Sow. De « La chair de la peinture » au coeur de la création d’Abraham Hadad, au « Le testament de la mère » portrait de la sculptrice Parvine Curie… Des films documentaires sur l’art pour révéler au public les artistes d’aujourd’hui.
De projections en projections, de longs en courts métrages, des questions sociétales ont été posées. L’art c’est aussi cela : quel avenir pour les pépinières d’artistes « Les Serres de la Milady » que deviennent les oeuvres d’un l’artiste à sa disparition « Vie d’artiste – Eugène Van lamsweerde ». Quand un fils découvre l’oeuvre de son père derrière l’objectif de la caméra… et plus encore sa vie, ses doutes, sa passion, son passé, des films mémoires d’une grande intensité – Claude Baillargeon A l’affiche ! ou L’homme qui peint des gouttes d’eau…
Jusqu’à la cérémonie de clôture, les spectateurs ont été tenus en haleine. Et chaque entracte a vu la foule envahir les stands du Salon du Livre d’Art à la recherche d’un ouvrage unique ou d’une oeuvre originale « petits formats » exposée à côté des tableaux de l’exposition « Solidarité Ukraine ».
Le jury présidé par Virgile Novarina avec à ses côtés Anne Bothuon, Gilles Naudin, Laurie Leuillette et Marie-José Latorre a eu la lourde tache de décerner les « Briques ».
« L’homme qui peint des gouttes d’eau » premier film d’Oan Kim (sur son père Kim Tchang-Yeul) et Brigitte Bouillot a reçu le Grand Prix du Jury. Le film « raconte » l’obsession de cet homme, vieux sage coréen, à peindre des gouttes d’eau (ou des larmes…), obsession derrière laquelle se cache une origine tragique que son fils va découvrir peu à peu, dans les silences de son père. Peindre comme un acte de consolidation !
Le Prix du court métrage a été attribué au film « Claude Baillargeon – A l’affiche ! » réalisé par son fils Julien Baillargeon qui nous plonge dans la vie et l’oeuvre de son père, personnalité hors du commun, grand créateur d’affiches, homme engagé dans ses actes, ses convictions et ses créations !
Et c’est au film « Clap de fin à Biarritz – Les Serres de Milady » que le Jury a donné son Prix Spécial. Un film de Pierre Larrieu et Ludovic Gaillard qui avec beaucoup d’humilité et de résignation imposée dénoncent la fermeture de la pépinière d’artistes au profit d’un projet immobilier…
Un grand merci à Ludovic Duhamel et Valérie et à tous les « amis bénévoles » qui nous ont offert des films exceptionnels, un Salon du Livre d’Art très enrichissant et une grande exposition, en partenariat avec la galerie GNG, des sculptures en carton de Pierre Riba.
Rendez-vous pris pour 2024 !
