Mirabilia Lyon, 2ème édition de la Biennale des Métiers d’Art, ne cesse de prendre de l’ampleur et l’événement a tenu ses promesses. Cette édition 2024 qui s’est déroulée début avril a investi le Carré Fourvière, orchestrée par Françoise Souchaud initiatrice du rendez-vous.
Faire rayonner Art et Artisanat tel est le défi que s’est lancée la modeste équipe de bénévoles réunie autour de Françoise. Quel plus bel écrin que ce lieu emblématique de Lyon sous l’oeil protecteur de la Basilique pour présenter une sélection unique d’artistes/artisans. Les nombreux visiteurs ont pu déambuler parmi les oeuvres et aller à la rencontre de ces artisans d’art qui perpétuent aujourd’hui des savoir-faire ancestraux d’excellence. Mosaïque, marqueterie, céramique, sculpture textile, verrerie, joaillerie, bronze, bois…. l’occasion de (re)découvrir des métiers et des créations d’exception.
Les métiers d’art, ce sont des gestes transmis de génération en génération, que les artistes d’aujourd’hui enrichissent en innovant au fil de leurs travaux. Cette transmission, ces racines font partie aussi de l’objectif de Mirabilia Lyon qui a invité pour cette édition 5 étudiants en Fonderie d’Art du Lycée Hector Guimard. Mais l’artisanat d’art c’est aussi la transformation de matières brutes comme le verre, le bois, la paille, le textile… en objets précieux.
Parmi la trentaine d’artisans exposés, nous aurons remarqué les vases en feutre et fibre de laine d’Emmanuelle Sage-Lenoir, les sculptures textiles de Tina Marais (cf. article aralya “au plus près de la matière” mars 2024), les éclats de couleurs des mosaïques de Chantal Haller, les sculptures sur porcelaine de Pascale Morin. Nous avons exploré “la maison de bois de la forêt”, “la baraque de fête foraine”, “le phare” et autres mystérieuses Cabanes de David Mansot. Nous avons été fascinés par la marqueterie de paille de Marika Michelon et celle de l’Atelier Paelis… un bel exemple de sublimation de la matière ! Les sculptures de “méditation” de Jean-François Ferraton nous ont éblouies par leur simplicité. De nombreuses créations jaillissent autour de la céramique, nous n’avons pas manqué de remarquer les êtres étranges de Mélanie Duchaussoy, les entités hybrides de Dominiquqe Stutz, les faussement paisibles personnages de Tidru (artiste présenté par la Galerie 22) ou encore les délicates coupes d’Esti Reich. De pièce en pièce, en passant par la Cour carrée, surplombée de sa magnifique verrière, notre oeil n’a cessé d’être attiré par des objets, sculptures et autres installations plus originales et inventives les unes que les autres.
A noter également l’invitée d’honneur Eneida Lombes Tavares, artiste céramiste, venue tout droit du Portugal où elle vit et travaille. Ses vases “Camura” doux mélange d’aiguilles de pin, raphia et faïence font dialoguer tradition et modernité.
N’oublions pas que depuis toujours les métiers de la main sont l’addition d’un esprit créatif et sensible, pour amener ce supplément d’âme aux créations, et d’une technicité avec la virtuosité du geste, son apprentissage et sa maîtrise. Mirabilia Lyon nous offre un point de vue inédit pour regarder plus haut, et sans doute voir plus loin l’Artisanat d’Art et contribuer à lui donner une nouvelle noblesse. En attendant la prochaine édition du Salon vous pouvez pousser la porte des ateliers des artistes partout en France ils vous attendent pour vous parler de leur métier !
