Joyau de l’art médiéval, la tenture de l’Apocalypse, conservée et exposée au château d’Angers, est inscrite depuis 2023 au registre Mémoire du monde de l’UNESCO. C’est dire l’importance de ce chef-d’œuvre créé en 1380. La tapisserie, de 840m2 à l’origine, présente l’Apocalypse de Saint-Jean, dernier livre de la Bible, et interprète le récit dans le contexte de la guerre de Cent Ans.
En véritable message d’avertissement aux hommes de tous les temps, ce manuscrit tissé, qui se lit de gauche à droite et de haut en bas, dépasse la fresque historique et l’histoire universelle de la lutte entre le Bien et le Mal… La tapisserie de l’Apocalypse est une riche source d’inspiration absolue. On pense aux gravures de Dürer, plus récemment à la tapisserie le Chant du Monde de Jean Lurçat, voire aux dessins de Foujita et aux sculptures de Hans Jorgensen.
Avec Apocalypse 1-14-21, Danielle Burgart, impressionnée par la force symbolique des images de l’immense tenture, s’est lancée dans une grande aventure picturale, en une saisissante vision de notre présent, entre guerres, épidémies et changements climatiques. Sept grands tableaux, un triptyque et 24 tableaux plus petits constituent l’ensemble. Les dragons et autres créatures du bestiaire médiéval ont fait place aux humains hybrides à tête d’oiseaux de proie, qui jalonnent l’œuvre de l’artiste, “traitent du rapport à notre animalité, entre réel et imaginaire”, et rendent visible la prétention de l’homme à dominer la nature.
Les titres de la série reprennent les épisodes calamiteux de l’Apocalypse. Dans l’”Adoration de la Bête”, la bête à têtes multiples accepte la soumission des humains, la barque du “Naufrage” se brise dans une mer de sang, les chevaux à tête de lion des “Cavaliers” piétinent des créatures effrayées. Dans la “Chute de Babylon” l’assaut des forces occultes est rendu par l’obscurcissement des tons bleu-noir de la composition. La trompette dans la main de l’ange et l’étoile rouge dans le coin supérieur de l’”Absinthe” se mêlent à une pluie de feu mortifère. En contrepoint, dans le triptyque paradisiaque “Le Fleuve de la vie”, l’eau limpide du cours d’eau et le Christ en majesté nimbé de lumière, s’opposent à la violence des rouges et des bleus profonds des autres tableaux. Possible pas vers l’effacement de l’inhumanité ? Une lecture littérale de l ’Apocalypse de Jean évoque bien la perspective de la fin des temps, tout en entrouvrant l’imminence d’un monde nouveau.
Jusqu’au 19 mai 2024 Espace artistique de l’Anjou – Saint-Barthélémy d’Anjou (49)
Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Cookies strictement nécessaires
Cette option doit être activée à tout moment afin que nous puissions enregistrer vos préférences pour les réglages de cookie.
Si vous désactivez ce cookie, nous ne pourrons pas enregistrer vos préférences. Cela signifie que chaque fois que vous visitez ce site, vous devrez activer ou désactiver à nouveau les cookies.