“Je commence comme ça, en recouvrant l’entièreté de la toile par une surface première, mon chaos, un brouillard duquel surgira l’image, donnant pourtant l’impression que cette image était toujours là“. Julien des Monstiers, artiste en résidence, cette année, au Domaine national de Chambord, présente plus d’une trentaine d’œuvres.
Une partie a été produite pour l’occasion, ainsi qu’une œuvre in situ, dans laquelle les visiteurs sont immergés. Le jeune artiste (né en 1983) a été l’élève de Jean-Michel Alberola aux Beaux-Arts de Paris. Ses recherches formelles sur le médium peinture sont une “manière d’interroger les images qui nous submergent aujourd’hui” (Pierre Dubreuil, directeur général du Domaine), et font de lui une figure montante de l’art contemporain.
L’œuvre de Julien des Monstiers déroute. L’œuvre est-elle abstraite, figurative, ornementale ? L’image surgissant d’un kaléidoscope aux couleurs intenses, bleu et orange dominant, se veut-elle la représentation d’une scène de chasse avec un animal blessé, à la manière de Jean-Baptiste Oudry, ou la représentation de l’Arche de Noé empruntée à Simon de Myle (1570) ? Le dragon du mythe de Saint-Georges répond-il aux indestructibles salamandres qui peuplent le Domaine de François Ier ? La licorne fait-elle glisser dans un monde fantastique ? Ou bien tout cela peut-il co-exister dans une œuvre étonnamment plurielle et complexe ?
Le titre de l’exposition “Dehors-Dedans” résume la démarche de l’artiste et ses différentes expérimentations. On ne sait pas ce qui est dehors ou dedans, avant et après. Julien des Monstiers procède d’une manière toute personnelle, il superpose ses couches de peinture à la surface de la toile, puis dans l’œuvre encore fraîche, il creuse des sillons qui vont tenir jusqu’au bout du processus. La composition vient dans un deuxième temps, l’artiste reproduit par décalquage sur la surface colorée un motif préalablement déposé sur un film transparent.
Ce motif, figuratif ou abstrait, animalier ou paysager, ou emprunté à quelque mythe, n’est pas le seul sujet du tableau. Il se perd dans l’exubérance colorée de la composition, cohabite avec des références anachroniques (un drone, une centrale nucléaire). Sur deux grands formats, paysage et chevaux suspendus par les jambes arrière, sabots tournés vers le ciel, inversent horizontalité et verticalité , brouillant les repères visuels.
“La peinture s’échappe du châssis et déborde dans la vie”, dit l’artiste qui ose occuper une salle tout entière par une fine tapisserie qui parcourt la totalité de la pièce, dans une féérie solaire impressionnante. Le sol est également recouvert de dalles de linoleum colorées diversement en subtils dégradés qui rappellent les caissons sculptés du plafond.
Julien des Monstiers expose également au Suquet des Artistes à Cannes.
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