Cet art sans art, selon la formule de Jean-Philippe Domecq, qui s’est attribué le label “contemporain”, par un holdup sémantique d’une impudence inouïe est le produit d’une collusion éhontée entre la spéculation intellectuelle et la spéculation financière, les deux intimement liées dans l’opération.
La spéculation intellectuelle a été générée et entretenue par le progressisme gaucho-culturel devenu hégémonique depuis l’arrivée du couple Lang-Mitterrand.
La spéculation artistico-financière a toujours existé, mais elle a bénéficié, depuis 5 décennies, de l’appui de l’intellectualisme et du conceptualisme institutionnel délirants.. avec le renfort de l’argent public pour soutient ainsi, et c’est bien là le plus cocasse… les grands intérêts privés.
Cet art “contemporain” fonctionne donc d’abord comme marqueur sociétal, comme le signe de distinction d’une élite intello-financière, bref comme “art de classe” par excellence.
Cette contemporainitude de l’art s’est faite par l’éradication et la disqualification de tout sensible et poétique, de tout savoir-faire dans l’expression artistique, pour privilégier une conceptualité délirante, aussi déshumanisée qu’effrénée, et empêcher le partage du sens commun et de ce qui fait que l’art, par sa substance humaine, est aussi et surtout un lien social.
L’art “contemporain” devient donc un outil d’exclusion pour 90% de la population et de 90% des artistes non conceptuels ou posturaux, pas assez subversifs et casseurs de codes.
Mais il est de plus en plus reconnu que le parti communiste n’a jamais été vraiment partie prenante dans cette gigantesque opération de déconstruction progressiste et de déshumanisation de l’art au profit du grand capital et du grand intellect…
On se souvient de Picasso, Léger, Kijno, Masson ou Giacometti qui illustraient la bonne et saine relation entre le PCF et la vraie création.
On se souvient des “Lettres Françaises”.
On se souvient aussi de Roger Garaudy, “penseur” du PCF, mais également remarquable amateur et critique d’art comme on n’en fait plus.
Souvenons-nous de cette récente et belle expo “Libre comme l’art” à l’Espace Neimeyer.
Compte tenu de cette réalité historique, il serait, je pense, opportun et logique de proposer en premier au PC de se préoccuper de ce problème de l’art “contemporain” comme art de classe, comme “ennemi du peuple”, de l’art et des artistes, comme accélérateur d’inégalité et de ségrégation sociale.
C’est au PC que revient d’abord et logiquement cette tâche de proposition de réformes structurelles dans l’appareil culturel d’Etat.
C’est à lui qu’il reviendrait de créer, par exemple, un groupe de travail parlementaire sur le sujet, voire une commission d’enquête.