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On en parle

Berg

Christian Noorbergen, le 7 octobre 2024

Ou l’étendue enchantée

Berg stupéfie le temps du regard. Dans le véhicule immense du grand rêve, elle immobilise en majesté les instants magiques d’une contemplation infinie. Dans ses demeures méditatives, le temps s’est arrêté. Berg suspend le cours inéluctable de la nature, et chacune de ses peintures est une féérie silencieuse, une plénitude habitée. 

Pérégrinations – 2024 – Huile sur toile – 120×150 cm

Les couleurs semblent absorbées dans une durable intériorité. Elles envoûtent l’étendue, et jamais ne s’entrechoquent. Elles perpétuent des nappes de paix. Les éléments s’unissent en osmose vécue, en miroir d’âme éternisée. Art de recueillement, de mystère et de plénitude, art hanté qui fait remède aux affres du monde. Les grands mythes de la nature sont enfouis dans chaque œuvre. En silence et en secret.

L’arbre de la tentation – 2024 – Huile sur toile – 40×40 cm

Pas de détail, peu de signes, et rares couleurs. Le dépouillement sensible est son territoire de création.

Chez Berg, la lumière est retenue comme une respiration d’univers. Elle oxygène le monde. Elle éclaire l’intimité bienveillante. Elle stagne dans un crépuscule assourdi et serein. Une possible et diffuse mélancolie incante l’étendue. L’eau retenue, l’arbre assombri et le ciel sont unis à jamais. Parfois, une créature d’enfance, en surgissement magique, fait sensible acte de présence, comme pour signifier l’intemporelle beauté qui veille au-dedans de chaque être humain, quand il refuse le mal du monde.

Berg met en scène ce qui couve sous la scène immense des apparences, qui seul importe, et qui fait la vie à l’insu du pensé.

Jusqu’au 31 octobre 2024 – Galerie Claudine Legrand

En Une : Serpentine II – 2024 – Huile sur toile – 80×80 cm