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On en parle

David Joly

Christian Noorbergen, le 31 octobre 2024

“Chat du Cheshire“

Fabuleux inventeur, David crée à vif des hybrides, des sans-formes, des allusifs et des inextricables. Il crée des silhouettes impossibles, des monstruosités inhabitables et des chromatiques incandescentes. Familier des élans de l’âme, il étreint à vif la diversité des cultures. Son enfance à deux pôles, les Antilles et le Pays basque, lui confère à jamais une impressionnante ouverture mentale.

David Joly – Caribou – Crayon sur papier – 40×60 cm

David Joly sait regarder, en bas et en haut. Il expose à Paris une étonnante série décalée consacrée au fabuleux Chat de Lewis Carroll dans la belle galerie de Marie-Claude Duchosal. Elle précise que son artiste “explore les distorsions de la perception, où la frontière entre le réel et le rêve s’efface. Les visions semblent provoquées par des états altérés, évoquant des expériences sensorielles intenses. En jouant sur la métamorphose du corps et de l’esprit, il créé un dialogue entre humour et angoisse.”

David Joly – Caribou 2 – Crayon sur papier – 30×40 cm

David Joly invente ses matériaux et ses planches de salut, ou bien, œil et hasard mêlés, il les ramasse ici ou là sur les trottoirs des villes, dans les forêts du monde, ou dans les textes les plus inventifs de la littérature. Art sans menottes mentales, sans béquille idéologique, et sans carcan religieux. L’explosion des blocages du dedans est son sensible territoire de création. L’œuvre aérée d’inconscient incarne le fantasme aigu de l’existence saisie à la gorge, et mise à nu.

Exhibant les dessous des cultures, David Joly oxygène du dedans l’intime étendue. Artiste généreux, secret et pluriel, il ose bricoler dans l’incurable. Le féérique, l’irréel et l’impensable le fascinent. Il fait son miel des inventions les plus inattendues et rêve d’une humanité enfin libérée de ses frontières physiques et psychiques.

David Joly – Éclats de chat

Chez David Joly, l’art est un anti-douleur majeur et indispensable, la sienne et celle du monde. Sauvé du désastre de la passivité et bousculé d’altérité, il capte les énergies qui désossent les attendus de l’art. Voyageur des grands fonds, il saccage en fulgurance les scléroses des surfaces, et pulvérise au profond les attendus de la peinture. Tous les signes d’art convoqués, comme arrachés au chaos, tressaillent de vie intense. Art de prodigieuses secousses mentales.

Jusqu’au 16 novembre 2024
Galerie Marie-Claude Duchosal – Paris 4ème

En Une : David Joly – Le Chat