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On en parle

Lumière sur les jeunes talents, sur les traces de Martin Loume

Gersende Petoux, le 16 janvier 2025

D’octobre à décembre 2024, la Tour abbatiale de St Amand-les-Eaux s’est vue traversée par « La déchirure du Temps », superbe exposition des œuvres tout en lacération de Martin Loume. Près de 3000 visiteurs sont venus découvrir le dialogue entre ce lieu historique et les compositions de l’artiste balayant plus de 1000 ans d’Histoire. 

Homahé – Martin Loume – Laurie-Kim (fille d’Homahé) devant l’Echevinage Saint-Amand-les-Eaux – ©Homahé

Des ateliers se sont déroulés dans la même temporalité, destinés tant aux scolaires qu’à un public élargi, encadrés et animés avec ferveur par l’artiste Homahé. Cette amandinoise de souche est aujourd’hui à la tête de deux associations dédiées à l’art sur Orchies et St Amand même. Sur les traces de Martin Loume, elle a inculqué aux 300 enfants-visiteurs l’art de déchirer à tout-va en s’étonnant d’en avoir le droit, voire d’y être encouragés ! Ces ateliers se sont déroulés ponctuellement en présence de Martin Loume qui leur faisait alors découvrir le rez-de-chaussée de la Tour avant d’encourager vivement leurs talents d’artistes en herbe !

© Homahé

La restitution de l’ensemble des travaux d’enfants est présentée à compter de ce 18 janvier 2025 à la « Maison Louise de Bettignies », un haut-lieu de culture, rencontres et expositions, également dédié à la vie sociale, construit sur les fondations de la maison natale de cette figure emblématique de la Résistance célébrée aussi à Lille. 

« Déconstruire pour reconstruire », affirme Marie-Hélène Horain, cachée sous le pseudo d’Homahé, dont la première exposition en ce lieu était consacrée aux figures de femmes célèbres. Cette autodidacte s’est réinventée dans une nouvelle vie artistique à l’âge de 35 ans, animée d’une passion chevillée au corps depuis toujours. Déchirure et collage ont marqué ses premiers travaux, retravaillés ensuite à la peinture à l’huile. Une formation de graphiste option BD et retouches numériques lui a ensuite permis d’appréhender le travail de l’image, et plus particulièrement le portrait. « Les anonymes pour éviter d’être rattrapée par la réalité », telle est à présent sa volonté. Sa peinture-sculpture à mains nues se colore désormais de sépia, une note surannée donnée par l’utilisation d’un produit local consommable aux multiples atouts, la chicorée !

© Homahé

Transmission et pédagogie font partie intégrante des activités d’Homahé qui se réjouit de partager sa passion pour l’art, y compris avec sa fille Laurie-Kim co-animatrice desdits ateliers. Devant se conformer au format contraint et exigeant de petits carrés, ce sont quelques 300 mosaïques de 10 cm sur 10 cm qui ont été réalisées par des petites mains expertes, enchantées de se libérer du geste incisif presque chirurgical des ciseaux pour mieux s’amuser, laissant vagabonder leurs créations au gré de leurs passions et centres d’intérêts. De nouveaux ateliers participatifs se dérouleront lors de cette exposition, dont notamment la venue de l’école d’art amandinoise le mercredi 22 janvier 2025. 

Un bel éclairage donné à ses jeunes talents, pas peu fiers, lors des portes ouvertes à la Tour Abbatiale courant décembre, de guider leurs parents dans « La déchirure du temps » avec force de commentaires et se faisant dédicacer au passage le catalogue d’exposition avec superbe !

 A se demander si les élèves ne dépasseront pas le maître…

Jusqu’au 25 janvier 2025
Maison Louise de Bettignies – Saint-Amand Les Eaux (59)