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On en parle

Bruce Clarke

Aralya, le 13 février 2025

A l’entrée de la galerie Racont’ARTS on est « accueilli » par une « femme debout ». Elle donne le ton de l’exposition, un manifeste rassemblant sous le titre « A corps perdu » les oeuvres du photographe et plasticien Bruce Clarke. Elle met le public face à des histoires qui ne doivent et ne peuvent pas se construire sans lui. L’artiste, depuis la lutte anti-apartheid, le génocide au Rwanda, la condition des migrants ou encore l’holocauste en Lituanie, pose un regard sur les rapports qu’entretiennent les humains entre eux. « Le fils conducteur de mon travail est l’Humain depuis toujours. Ma création reflète mes engagements politiques de sensibilisation sur la condition humaine dans le monde »

Femme debout du Rwanda

Depuis ses visages dans une foule à ses corps alanguis au sol, ou ses paysages en feu, Bruce Clarke nous invite à voir au-delà des apparences. En conjuguant la photographie, la peinture, le collage et les mots, ses précieuses compositions créent des rapports, précisent, distinguent, différencient jusqu’à nous livrer une certaine vérité et nous pousser à nous interroger sur les actes proférés par des humains envers d’autres humains. Des oeuvres qui nous concernent !

Survivors on the run

Dans ce travail engagé, suggestif et humaniste, Bruce Clarke s’attache, en interrogeant les marges, à montrer du monde ce qui se cache et se tait. Capturer l’idée plutôt que l’instant… présenter l’impossible. Pas de violence, juste de l’émotion… L’artiste ne prétend pas donner de réponses, juste un témoignage universel, nous faire prendre conscience. « L’humain est la seule chose qui compte dans le monde. Les hommes sont victimes et acteurs de tout ce qui se passe. »

Vue de l’exposition

Chaque image de Bruce Clarke transpire l’humanité. Chaque oeuvre s’impose à vous et dans ce face à face quelque chose renvoie à l’essentiel, un monde où l’homme en désarroi se retrouve face à l’insoutenable fragilité de sa condition.

Blurred lines

Une oeuvre frontale, toute en pudeur, qui cartographie des élans de sororité, des actes de résilience.

Un très beau livre est paru il y a quelques années avec pour titre « Dominations », un magnifique résumé des questionnements de Bruce Clarke en textes et en images.