Marie LEBRUN
Bio
Le fil rouge de Marie Lebrun…
Son travail laisse une large place à la figuration où le regard émerge comme de l’intérieur du corps.
Peut-être n’est-il pas important pour un peintre de parler de peinture puisque le tableau se regarde, s’écoute à travers le voir. Quand-même, quelques balises…
Au départ il y a un désir de peindre comme il y a un désir de vivre.
La démarche est figurative, la représentation du corps humain reste centrale. La forme est triturée, mise à mal jusqu’au déchirement, seule méthode trouvée pour faire sauter le masque, l’apparence, sans savoir, en tâtonnant, jusqu’au moment où jaillit ce quelque chose d’inattendu, venu on ne sait d’où, comme par hasard et qui semble juste, vrai, proche.
Et chaque fois, n’avoir pas pu peindre le tableau imaginé mais s’en être approchée en peignant parfois ce qui n’avait pas été imaginé.
« Ne jamais qu’entrevoir
Une histoire de regard. Là où on regarde et là d’où on regarde, en même temps.
Travailler entre la main et le regard, avancer, poursuivre le travail dans une zone opaque pour capter le vivant dans l’objet. Voir le corps et ce qu’il y a derrière le corps. Voir dedans et à travers, creuser le chemin du regard sur la toile. Dans le creux de l’absence aussi, ne pas voir l’objet mais s’y mettre, déplacer son corps là, y être. Voir ce qu’il y a autour de ce que je ne vois pas. Des pertes successives, des effacements successifs, dire cet arrachement progressif. Déconstruire, perdre la forme pour la trouver. Par la peinture trouver le dessin, par la surface trouver la ligne.
Où commence une zone d’ombre, où finit-elle ?
La figure doit être marquée (mortelle).
Aller jusqu’au point où je me rends compte que je ne sais pas peindre. »
En quelques mots, son premier choc artistique…
Il y a eu Picasso en 1973 au palais des Papes à Avignon.
Puis Francis Bacon à la Tate gallery en 1985. Et puis beaucoup d’autres…
Néanmoins, le travail de Bacon reste celui vers lequel elle ne se lasse pas de revenir.
Le portrait chinois de Marie Lebrun
Si vous étiez une oeuvre, vous seriez : Une peinture préhistorique sur une paroi.
Si vous étiez une couleur, vous seriez : Bleu de phtalocyanine.
Si vous étiez un pays, vous seriez : L’Italie.
Si vous étiez une musique, vous seriez : Les suites pour violoncelle de Bach.
« La peinture est là, elle s’impose très physiquement dans tes yeux, sans détours, elle t’englobe, là, laisse-toi envahir. Tu es traversé par une force, tu n’as pas peur d’y aller, même si c’est difficile, comme un combat. C’est toi qui es matériel, la toile est en mouvement, regarde. »
Dido Gosse