Ivana MINAFRA
www.ivanaminafra.comNée en 1971 à Gênes en Italie - Vit et travaille à Bar le Duc (55)
A étudié à l'Accademia Ligustica di Belle Arti à Gênes
Ivana MINAFRA
Bio
On me demande souvent :
“Toi qui aime autant la nature, pourquoi peins tu si souvent l’urbain ?”
Je suis née en Italie, en Ligurie à la campagne, loin même des plus petits villages. Fille et petite-fille de paysans. J’y suis restée, heureuse comme un oiseau au printemps, jusqu’à l’âge de seize ans. J’ai pratiquement passé mon enfance sur les arbres.
Depuis plus de vingt-cinq ans je peins presque toujours la ville. Quand j’étais très jeune c’était un mirage, avec la peur et le désir de s’y approcher. Comme une autre planète. Comme on est attiré par l’inconnu. Comme on est poussé à voyager même si on est bien chez soi. Grisée, dépaysée, en peignant je digère des images de villes, celles que j’ai vécu même un court instant. Je joue à faire de sortilèges qui les transforment. J’exorcise l’ordinaire. Je libère la beauté prisonnière de l’ennui. Je m’envole.
Je commence à peindre par la couleur bien souvent sur une toile déjà peinte et “ratée”. Je laisse libre cours à mes pulsions vers l’une ou l’autre teinte. Elles se suivent apparemment chaotiques comme des notes jazz.
Libres comme une vague que rien ne peut contenir…
Puis, âpres parfois des semaines, une vision s’impose et je la rende visible avec mon trait noir, ma main tremblent de peur que la magie n’opère pas.
En fin, la ville redevient un mirage comme dans mon enfance.
Est c’est bon. Si bon.
Ivana Minafra, ou l’incandescence créatrice
Tout fait tension dans l’univers d’Ivana Minafra, quand la fragilité de l’homme, au creux des convulsions premières, éblouit le spectacle du monde. Et l’opacité primitive se charge d’éclairs, comme des trouées de lumières vitales. Peinture de veille et d’éveil.
Spectatrice chamanique de ses fiévreuses et fluides créations, Ivana Minafra respire en pure peinture. Dans l’urgence et dans le paroxysme.
Les sensations physiologiques, rudes et saines, sont premières. L’intellect n’est pas sollicité. Une insidieuse abstraction, toujours latente, s’empare d’emblée du tableau. Puis le graphisme apparaît, nécessairement second. Enfin, les masses chromatiques foisonnent, se détachent, et s’organisent en dures tensions, en danses légères comme des vagues un rien tragiques. Comme si un volcan mental était aux manettes. Une couleur aiguë, vive et précise, balaie la surface, la bouscule, et se déploie. Elle en appelle une autre qui l’assaille, et ainsi de suite, dans la recherche tendue du plus fort contraste, sans jamais délaisser, comme en sourdine, l’inquiétant mystère de l’existence véritable.
Des esquisses d’humanité fragile, êtres d’absence ou demeures fantomatiques, en surimpression, en surcharge, ou comme par surcroît, accidentent l’étendue. On dirait des traces à peine visibles, des allusions ténues, plutôt que des certitudes incarnées. Ainsi se dit la précarité de la présence humaine, dans une impressionnante subtilité graphique, quand l’énergie du chaos étend de toute part l’incandescence de son territoire.
Ivana Minafra n’a nul besoin de béquille culturelle ou idéologique… L’instinct de création, chez elle, est à vif, comme une invisible activité sismique qui délivrerait à chaud d’intimes et secrètes profondeurs. Libertaire, chaque œuvre signe un élan arrêté qui partout pourrait s’étendre. Ainsi naissent ces sensibles frissons d’art et ces segments exacerbés d’infinitude, dans une constante et fabuleuse effervescence créatrice.
Chaque œuvre est une secousse.
“Tout change, rien n’est statique, et tout me touche“, m’a-t-elle dit…
Christian Noorbergen
En permanence :
- Galerie Stackl’r – Sedan (08)
- Galerie Cécile Dufay – Paris 15ème
- Galerie RTR Duchoze – Rouen (76)
- 1821 Art Gallery – Fresno (USA)