André Masson (1896-1987) est à l’honneur au Centre Pompidou-Metz avec une exceptionnelle exposition monographique “Il n’y a pas de monde achevé”, titrée d’après l’une de ses œuvres. Quelque trois cents pièces, peintures, dessins, sculptures, revues et livres illustrés, proviennent d’importantes collections publiques nationales et internationales et de prêts privés. L’ensemble met en lumière toute la richesse et la singularité d’un artiste protéiforme.
Doté d’une solide formation artistique, imprégné de l’art des anciens, de Piranese à Mantegna, engagé et sensible aux bouleversements de l’époque, Masson est l’une des plus grandes personnalités du XXème siècle. Ami d’Antonin Artaud, de Michel Leiris, de Joan Miro et de bien d’autres personnages majeurs. André Breton lui achète un tableau. Hemingway également !
“C’est la première fois que Masson se raconte lui-même”, explique Chiara Parisi, commissaire et directrice du Centre Pompidou-Metz. Elle a opté pour un parcours chronologique, depuis les années 1920 avec les œuvres cubistes, jusqu’à l’expressionnisme abstrait des années 60. La série des “Forêts”, produite après une grave blessure au Chemin des Dames dans une guerre dans laquelle il s’était porté volontaire, ouvre l’exposition. Figures décomposées et formes géométrisées laisseront la place à la création des premiers dessins automatiques, œuvres gestuelles qui laissent aller la plume au-delà du conscient, et lignes errantes empreintes d’érotisme.
En 1925, il peint “La Proie”, tableau surréaliste lourd de tensions et d’affrontements. Violence exacerbée dans la série d’encres des “Massacres”, dans les peintures sur les mythologies connues, les dures scènes de tauromachie et les âpres dessins sur le désir…
Exilé en Espagne après les manifestations de 1934, et rattrapé par la guerre civile, il dessine des satires cruelles comme “Le thé chez Franco” ou “Tuez les pauvres”. Il publie dans des revues clandestines des caricatures au vitriol inspirées de Goya.
En 1941, pour mettre à l’abri la famille de sa femme, d’origine juive, il s’exile aux Etats-Unis. Son séjour américain est riche d’œuvres majeures. Il peint dans les couleurs luxuriantes et telluriques adoptées lors de son passage en Martinique. Rebelle du surréalisme, il se détache complètement d’André Breton et rompt définitivement avec le mouvement.
Faite d’un tracé continu aux angles acérés, la scénographie de l’exposition impressionne. A l’extrémité se dévoile une énorme bibliothèque qui révèle son érudition et ses influences littéraires, de Nietzsche à Mallarmé.
Jusqu’au 2 septembre 2024 Centre Pompidou – Metz (57)
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