Didier CAUDRON
Bio
“Peindre n’est pas une envie, c’est une nécessité… Tout est dans les noces de la mémoire et du geste dans le grand silence de l’atelier la nuit ou dans notre grande maison calme avec le bruit du couteau sur la toile. Peindre suffisamment vite pour avoir la spontanéité, secouer les dogmes, donner du rythme et de l’espace. Rapidement esquisser en 20 secondes ce qui sera ou non retenu comme ossature de la toile et décider en même temps si c’est un paysage, une nature morte, des personnages… Toute la jouissance de la peinture est là, dans ce concept initial quasi virtuel…
« Ce que j’essaie, c’est un renouvellement continu, et ce n’est pas facile. Ma peinture, je sais ce qu’elle est sous ses apparences, sa violence, ses perpétuels jeux de force ; c’est une chose fragile dans le sens du bon, du sublime. C’est fragile… » N. de Staël
Que l’humilité et l’autocritique l’emportent toujours sur la satisfaction et que beaucoup de travail vienne compléter parfois un peu de talent. Pour moi tout est là. Une toile aura 3 secondes pour attirer l’œil, 30 secondes pour ne pas le décevoir et devra être encore au mur du collectionneur 30 ans plus tard. Voilà le vrai défi, dépassant toutes les mouvances et tendance de chaque époque se répétant parfois de peintre en peintre à l’infini.
Être reconnaissable est souvent plus important que d’être reconnu. Je me tiens autant à distance de l’excès d’abstraction que de l’excès de figuration et je cherche l’harmonie dans le jeu infini des couleurs et le rythme de leur alternance au gré d’un graphisme aussi spontané qu’il est possible. Je peins librement et ne me plie qu’aux dogmes imposés par le matériau utilisé. L’essentiel est d’être sincère et entier, d’avoir une éthique dans l’art comme dans la vie et de demeurer soi.
