Dominique MEUNIER
Bio
Après un grave accident qui a bouleversé sa vie il y a plus de 20 ans, il se consacre pleinement à la peinture en poursuivant une écriture onirique et spirituelle du paysage qui révèle la profondeur du voyage intérieur accompli aux confins du monde dans le silence et l’infini, là où l’inexprimable vient interroger sur ce que nous croyons encore solidement et objectivement comme vrai et permanent. Tout, dans ses œuvres, est en effet issu du sentiment que nous appartenons à un univers énigmatique merveilleux qui peut être perçu par l’esprit.
C’est la grande singularité de cet artiste dont les recherches le conduisent à explorer les domaines aussi vastes que les variations de l’espace et du temps, de l’imaginaire et des formes possibles d’une autre réalité, à la lisière du réel, dessinant un au-delà des apparences, le paysage éclairé jusqu’au spirituel.
Sa peinture convoque ainsi un double parcours dans une recherche de sens qui se situe à l’intersection de la théologie et de la philosophie. Une réflexion sur l’infini esthétique, en premier lieu, l’amène à nous proposer sa vision de l’harmonie plastique d’une « Terre Promise », apaisante et résiliante, consolatrice et prometteuse, qu’il décline dans ses lumières, irréelles, et sa matière parfois généreuse. Entre ce qui est et ce qui se mue, ses franchissements, comme il les appelle, ouvrent une réflexion sur la force énigmatique du surréel et le cours apparemment inéluctable des choses. Ses paysages spirituels, en second lieu, ouvrent sur des univers intemporels. Ce qu’il nomme les « Suites Célestes de l’Invisible et des Apparitions » se nourrit d’un rapport constant aux récits des évangiles et d’une réflexion sur le flux de la vie, la trajectoire des hommes, et le destin des âmes.
En prônant une forme d’ascétisme, une épure donnée par la sobriété chromatique allant parfois jusqu’au noir et blanc ainsi que l’absence de détails superflus afin de mieux représenter au plus près l’humilité de la lumière et la pureté des lignes, sa démarche consiste en quelque sorte à spiritualiser la coexistence simultanée et indissociable de l’ombre et de la lumière selon l’idée d’un principe immanent présent en toute chose. Son épicentre cherche à descendre jusque dans les profondeurs inconscientes de l’être en révélant l’humilité de la rencontre discrète mais lumineuse de l’homme avec la nature et le divin.
Capturer la vitalité de cette polarité dynamique qui nous constitue (tout n’est pas uniquement ténébreux comme tout n’est pas uniquement lumineux) lui permet d’approfondir notre lien au cosmos et de rendre perceptible le lien entre le réel, le territoire vital et l’espace ténébreux de la finitude. Le Memento mori y résonne. La lumière devient conscience, elle est notre lien au monde, à notre histoire et nos racines.
Ce labyrinthe poétique constitue un acte de résistance symbolique cherchant à conserver à l’œuvre sa capacité de relier l’homme au monde, l’épiphanie pour lui la plus intime de la Nature afin d’y célébrer une certaine image de l’osmose que nous pourrions avoir avec l’univers.