Emmanuel ALLOY
Bio
Le fil rouge d’Emmanuel Alloy…
Le travail de l’argile et de la peinture crée un déplacement. Il raccompagne Emmanuel vers un lieu, vers des présences oubliées qui ne cessent de questionner la sienne, intangible.
Avec l’argile – matière primaire sinon primal – le Corps en rupture se multiplie. Il fait et refait la figure, l’espace. Il crée d’autres corps pour savoir ce dont lui-même est fait ; c’est le geste habitant le monde.
En peinture, les mains trempent dans l’huile, les pigments et l’essence, écrasent le pastel, grattent le plâtre, frottent le papier, maltraitent la toile pour voir ce qu’elle cache dessous ; subtil “sub-tela”. Il y a du recouvrement, des ratures, des cercles, des signes en devenir ou déjà disparus, des petits événements recouverts de blanc et d’oubli avouant qu’ici, un jour, quelque chose est advenu. La main gauche tient le noir, elle descend. La main droite tient le reste, elle monte. Puis il y a la paroi des cavernes, partout présentes. Elles contiennent le mouvement, le vivant. La main-outil confronte le poids primitif – la vie, le Temps, la mort -, contenu dans un présent fuyant, condamné, impermanent, pour le transformer.
Modeler l’argile, cet argile dont nous sommes tous faits, pour réincarner ces présences-ruines et arrêter, un instant, leurs chutes. Tenter d’exister, sinon rester vivant.
En quelques mots, son premier choc artistique
Un des premiers “homme qui marche” de Giacometti, de 1947.
Le visage absent, le corps androgyne, l’exacte position des épaules, cette présence tellurique ont ramené Emmanuel Alloy vers la sienne.
Puis dans un second temps et grâce au travail de la matière (là du plâtre fondu en bronze), il ne s’agissait plus de figure humaine mais de matière vivante. Il ne faisait plus face à une figure mais à du vivant – la figure devenant dans le même temps anecdotique -.
Partout, il est question de dire le vivant. Les sculptures de Hans Josephsohn disent ça aussi.
Le portrait chinois d’Emmanuel Alloy
Si vous étiez une oeuvre, vous seriez : Une énorme tête de Hans Josephsohn.
Si vous étiez une couleur, vous seriez : Blanc gris.
Si vous étiez un pays, vous seriez : Le mien.
Si vous étiez un livre, vous seriez : “La vie tranquille”, de M.Duras.
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En permanence
- Galerie Cécile Dufay – Paris 15ème
“Daumier fricote avec Giacometti dans un récit dantesque sur les Patriarches. La main si capable se brise parfois en mouvements sporadiques à la limite de l’appel au secours. On ne saisit plus leur langage, mais leur lumière ancestrale pénètre parfois nos consciences étiolées.”
Cécile Dufay