François LACOSTE
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François LACOSTE
Bio
“Si bataille il y a, ce n’est certes pas, chez François Lacoste, une lutte sans merci. Au corps-à-corps, il préfère la feinte et l’esquive, et son arme est moins la force que le jeu de jambes. Il pratique, en quelque sorte, en bon musicien, l’art de la fugue. On reconnaît sa patte à la minutie ludique de ses ciselures, à la précision d’orfèvre pointilleux avec laquelle il sertit ses diamants de bois. L’agencement de ses maquettes, leur subtile architecture de volumes, d’ombres et de lueurs, leurs savants entrelacs, déploient la trame d’un labyrinthe, où Ariane ne retrouverait pas son fil. Ses lamelles, ses lanières, ont été tissées, sans doute, sur le métier de quelque fée maligne… on dirait des cordes de violon vibrant sous l’archet du virtuose.
L‘humour et le sourire habitent cet atelier. L’hôte des lieux jette un œil amusé, un brin espiègle, sur les assemblages qu’il prend plaisir à fignoler, en se moquant bien du sérieux, de la posture – qui tourne si vite à l’im-posture, comme le proclamaient très haut ses aînés de Dada, ses rebelles et futés compagnons, dont il a glané les leçons et dont il perpétue l’esprit facétieux. Témoin cette cocasse bûche en forme de sac de voyage – ou ce sac en forme de bûche, choisissez !
Malice, mais jamais dérision !… mais une immense tendresse pour son bois, une infaillible écoute. Tel le résinier la gomme des pins, il recueille la parole des arbres, des écorces et des sèves, il capte leurs plaintes, leurs émois, leur patience. A la longue, il parle couramment leur babil et chaque planche, chaque nœud du bois résonne sous ses doigts de cris d’oiseaux, de bruissements d’ailes, d’appels secrets. Il se plaît alors à égrener ce langage de volière, de brumes et de soleil, autour d’un buste de femme, qu’il étreint d’un alphabet plus chaud que la caresse. Et c’est bien la plus belle offrande qu’on puisse adresser à la femme aimée que de ceindre ses épaules d’une écharpe de murmures, de poser sur son cou ces dentelles d’indicibles paroles, cette parure de vocables où bat le cœur de la forêt.”
Henri Zalamansky.
Lauréat du prix du public du salon Art-Cité 2022