Juliette CHONE
Bio
Juliette Choné a fait de la fragilité sa philosophie. Elle a étudié le vitrail à l’ENSAAMA à Paris et à la Maitrise de Restauration/Conservation en Sciences et Techniques des Biens Culturel de Paris I. Après avoir soigné les plus beaux vitraux du patrimoine français, elle a délaissé le verre pour d’autres matériaux délicats tels que le papier, le fil, la céramique ou l’oxydation. Un DEA d’Arts plastiques en poche, elle a trouvé son équilibre entre l’enseignement, la création et la recherche dans une thèse questionnant le concept de non-séparation entre les règnes du vivant. En arrivant en Californie fin 2015, elle pensait finir son doctorat mais étouffée par une culture du pop et de la technologie, elle a préféré plonger plus profond du coté de la vulnérabilité par sa désuétude: la gravure à l’eau-forte. Aujourd’hui Juliette expose en France et aux Etats-Unis et se concentre sur le champs des possibles qu’offre la gravure ainsi que sur des projets collaboratifs d’édition.
Une esthétique de la fragilité
Juliette dit puiser dans ses fêlures, dans sa propre fragilité, fragilité d’enfant, de femme, de femme sans ombre, fragilité d’artiste, d’animal politique et tout simplement d’être au monde, pour parler de la fragilité de ce monde. Un monde régit par la rentabilité, la domination du plus fort et le rejet de l’altérité.
Tantôt politique comme son questionnement sur la souffrance animale, tantôt plus philosophique telle que sa réflexion sur la perte, l’absence et la mémoire, son travail reste toujours poétique et emprunt de mélancolie. Il intrigue et questionne, jouant de la cohabitation ambivalente entre douceur et cruauté, attractif et dérangeant, songes et réalité.
Ses estampes et ses dessins donnent à voir la finesse du trait et l’évanescence des textures qui s’inscrivent dans la beauté fragile du papier, telle une peau, traçant la continuité entre la pensée et la création, entre le cérébral et le bestial. Lorsqu’elle associe ses estampes au trait du crayon ou du stylo, c’est une manière de raconter d’autres histoires. Dans un jeu sans fin, elle imprime les ghost – l’invisible, l’indicible, elle sur-imprime, efface, sature, centre, décentre, dessine, perce, coud, brode, déchire, rassemble. Dévoiler la fragilité du beau à travers la beauté du fragile.
La fragilité est belle car elle dit que nous sommes sensibles. Et plus notre sensibilité est exacerbée et plus notre rapport au monde est riche de sensations, ouvert aux autres, à la différence, ouvert à la vie, ouvert au monde.
Son combat et celui de la condition animale mais il est avant tout celui du respect du vivant. Sa devise serait: « Je respire donc je suis ».
A suivre sur :
En permanence :
- Galerie Oriès – Lyon 2ème
- Artothèque du Pôle Culturel Chabran