Magda MORACZEWSKA
Bio
Née en Pologne, Magda Moraczewska est arrivée en France en 1982, devenant, l’année d’après, étudiante des Beaux Arts de Paris, puis de Paris I, en histoire de l’art. Quant à la photographie, elle se forme auprès d’artistes photographes et tireurs. Un parcours cohérent s’en suit, ponctué d’expositions, éditions, de réussites et de déconvenues, comme tout un chacun.
Peinture, photographie, dessin, gravure, photogravure, soigneusement appris et digérés, permettent à Magda d’opérer sur une toile, sur une feuille, cet étrange mélange de techniques qui lui est propre, qu’elle exploite avec passion et fraîcheur. A un moment, Magda rencontre le Butô, qui la ressource depuis, la guide vers le Corps, le mouvement. De même l’écriture, maîtrisée et détournée, se glisse, tel un murmure accompagnant les dessins et photographies et Magda en prend conscience, petit à petit.
Démarche artistique :
Au départ il y a eu la double vision de Magda, une particularité vite classée comme défaut, incurable (il faut dire qu’aucun spécialiste n’a jamais su trouver de solution). Voilà ce qui a conduit l’artiste, en interaction avec ses spectateurs, à explorer des questionnements plus universels tels que le Double, unicité et multitude, le répétitif, le clonage.
Magda (danse peint dessine photographie écrit) grave. Le tout dans une même démarche, celle de la révélation. Ses textes courts tels des haïkus, accompagnent d’un murmure les visuels tout en retenue. Quelques éditions ont vu le jour, où images et texte dialoguent et jouent à cache-cache.
L’artiste travaille par séries, explorant son motif jusqu’à l’effacement des possibles, ces séries sont ponctuées par quelques « oeuvres », naissant soudain au plus profond une routine voulue.
Oui, ÇA naît et crie.
ÇA traverse et part. Timidement évident. Ailé.
Le rapport de Magda à l’image s’articule sur une opposition simple et permanente entre l’intérieur et l’extérieur, entre le ressenti et la réalité. Il en est de même des mots, En esquissant à peine des phrases toutes légères, Magda fait entrevoir des univers en poupée russe. Ce que l’artiste laisse entrevoir restera caché au final, s’effacera avant de dire son premier mot.
Et en quittant son oeuvre, vous vous réveillerez soudain, en confondant dorénavant, l’onirique et le concret des mondes.
Bienvenue dans un imaginaire d’une nature introvertie qui ne demande qu’à être vue. Contradictoire, comme nous tous.
Isabelle F, extraits, 2019