Paul VILALTA
https://www.atelier19.artPaul VILALTA
Bio
« Sans lieu ni date… »
Sur la toile, l’image figure encore quelques témoignages déjà imprécis, sur le point de disparaitre…quelques traces entrevues, le banal, l’insignifiant, l’anecdotique et les signes dévalués du souvenir.
Pour V. Jankélévitch, « La lueur timide et fugitive, l’instant-éclair, le silence, les signes évasifs – c’est sous cette forme que choisissent de se faire connaître les choses les plus importantes de la vie. Il n’est pas facile de surprendre la lueur infiniment douteuse, ni d’en comprendre le sens. »
V. Jankélévitch « Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien ».
Démarche
Attaché à la figuration, Vilalta transcrit une vision imprécise et floue du réel qui autorise l’affleurement de la poésie. Pour paraphraser Michel Foucault (1) : « il faut qu’il y ait, dans les choses représentées, le murmure insistant de la ressemblance, il faut qu’il y ait, dans la représentation, le repli toujours possible de l’imagination ».
L’inspiration de l’artiste reste resserrée sur quelques thèmes, les sujets toujours proches et familiers (ateliers, coins de table, cheminées…). De simples objets ordinaires installent le tableau au plus près du quotidien et permettent de révéler l’importance plastique du monde qui nous entoure.
On parle souvent de nostalgie : nostalgie d’un passé qui ne reviendra pas… Bien sûr, « ce passage du temps » reste notre grande affaire… mais, en nous affranchissant de l’ordre du temps, on trouve l’accès aux essences même des choses.
Pour le physicien Thibault Damour (2), à propos du « temps » dans l’œuvre de Proust, « l’idée du passage du temps n’est qu’illusion, et, parfois, l’être humain peut avoir accès à « l’essence permanente et habituellement cachée des choses« ».
Mais si l’essence des choses coïncide avec ce qu’elles ont d’éternel et de presque secret, on pourrait se demander qu’en est-il de la présence sur la toile de ces bouteilles plastiques et de ces autres objets d’un commun vulgaire ? C’est Baudelaire qui nous éclaire (3) : « la modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable ».
(1) : Michel Foucault. « Les mots et les choses.«
(2) : Thibault Damour. « Si Einstein m’était conté. »
(3) : Baudelaire : « Le peintre de la vie moderne »
En permanence :
- Galerie Oriès – Lyon 2ème