Serge BESRECHEL
Bio
Durant ma formation de professeur d’arts plastiques, les approches de l’architecture et de la photo avaient été mes options de prédilection. Elles m’ont guidé pendant toute ma carrière d’enseignant en option de lycée et favorisé le souci de « construire » avec – et pour – les élèves, tant en pratique qu’en histoire de l’art.
La série « Lierres » est partie de mon regard sur les jeux surprenants du lierre ancien avec les branches et les troncs des arbres suivi de recherches d’assemblages…et de décisions : Isoler des « sections » de lierres, créer des circulations du regard et des centres d’intérêt par des surfaces et des volumes absolument orthogonaux, proposer ainsi des contrastes forts (écorces / blanc), des rythmes en variations continues…et des étonnements puisque se posera pour le spectateur la question des articulations et des passages du lierre à travers les plans.
Il n’y avait qu’un pas pour voir dans les arborescences du lierre les « arbres » suggérés par Samuel Beckett pour les mises en scène de sa pièce En attendant Godot.
Les chaises, dans leurs dimensions décalées, évoquent la possibilité de recevoir un public, l’acteur attendu et qui ne viendra jamais, des acteurs ? Scène ou salle de spectacle…salle d’attente ?
Plus récemment un élément est intervenu qui pouvait ajouter au sens les sentiments de vertige, d’impossible, d’absurde…des échelles pour nulle part.
Pour la série « Révélations », j’exploite ce qu’on pourrait appeler des accidents : brisures, agressions…que je mets en oeuvre – et en scène.
Taille et Modelage constituaient les gestes traditionnels de la sculpture. Les artistes du dernier siècle nous avaient ouvert les yeux sur la possibilité et la force sculpturales d’éléments et d’objets décalés de leurs contextes. Il reste, heureusement, à continuer d’inventer les jeux qui déchargent nos regards de l’ordinaire.