Sophie VINCENT
Bio
Chez Sophie Vincent, la terre-mère, toujours au bout de ses doigts, à fleur de peau, est sa première source de création, et la nature, essentialisée, intemporelle et archaïque, est son territoire d’âme. La terre travaillée garde mémoire de ce qu’elle a vécu […] .Le contact avec la matière, en communication directe et charnelle, relie Sophie Vincent à l’éternelle inguérissable enfance, créatrice d’émerveillement
Ces sculptures souples et animées accumulent du temps. On dirait parfois du temps-matière, ou si l’on veut, du temps-univers. Sophie Vincent a l’âme chamanique. Libérée des chaînes de l’ego, ignorant l’emphase, elle ne mord pas les médiocres chaines de l’identité, et libère l’occident de ses concepts fatigués, et de sa pesante matérialité […].
Sophie Vincent humanise l’arbre, et pétrit la chair vivante de l’arbre. Chez elle, la terre s’incarne, et dans l’abrupte présence des origines, le corps s’impose […].
Il naît de la boue, de l’écorce, et de l’insecte, avant de se dresser en humain inaccompli, avant peut-être de s’élever vers les vaines inaccessibles hauteurs […]. Le corps anoblit sa pure verticalité, le bras se fait aile dérisoire, et la fragilité charnelle dépasse ses limites. L’ange n’est pas déchu. Sans force et modeste, attachant et rugueux, enraciné aux affres du désir, mystique et mystère mêlés, il s’efforce d’être un ange […]
Christian Noorbergen