Violaine DESPORTES

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Portrait ©Olivier Avez
Violaine DESPORTES
Bio
Le fil rouge de Violaine Desportes…
Ma démarche artistique est à mi-chemin entre « l’étude de terrain » et la photographie urbaine. Mon processus de création commence par la prospection du lieu dans lequel je vis, élaborant mes projets à partir d’un élément concret appartenant au réel. Arpentant sans relâche les rues de ma ville, je photographie les objets ancrés dans mon environnement immédiat, du micro (objets abandonnés au sol), au macro (rue, école, terrain de jeux, habitants). Ces objets, qu’ils soient directement photographiés dans la rue (cf. « Les Vigies », in situ (cf. « Autopsie »), ou en atelier, tout comme les corps s’affranchissant des frontières sur le territoire d’une ville (cf. « Ravissement »), sont à la fois des portraits intimes et universels.
Dans mes dessins, il y a une composante à la fois littérale et poétique. Par une représentation réaliste, j’essaye de faire apparaître ce qui est immédiatement présent pour chacun et en même temps invisible. En faisant de la trousse, de la poubelle, de la pomme de terre un objet esthétique, je crée les conditions de sa visibilité. C’est à dire la possibilité d’une prise de recul vis à vis d’un objet du quotidien souvent réduit à sa dimension utilitaire. À titre d’exemple, la série « Autopsie » (série de vingt-cinq dessins au graphite et pierre noire sur papier) représente des trousses d’élèves du collège Baudelaire à Roubaix. Mais, sous les apparences d’une étude documentaire se cache le désir d’apprendre qui sont mes élèves. Le protocole de représentation (dessin noir et blanc /fond blanc / format 30x30cm / zip vers le bas) et l’aspect clinique du geste fait de cet objet utilitaire un corps susceptible de parler. Le titre, « Autopsie », raconte cette volonté de fouiller (au sens de fouilles archéologiques), volonté de faire émerger ce qui se cache, de découvrir qui ils sont.
Pour le dire encore autrement, j’essaye de donner aux choses une existence ou un surplus d’existence, qu’elles ont déjà sans doute, mais qui a été oublié. Je dirais donc que ma démarche artistique se situe à cet endroit-là : redonner vie à tous ces objets ou ces instants que nous avons tendance à ignorer, délaisser, méconnaître.
Depuis 2020, j’ai fait du dessin ma technique principale. Le dessin est l’un des piliers de la formation d’un artiste en école d’art. Le cursus, tel qu’il est organisé aujourd’hui encore, donne l’impression que cette discipline – quoique fondamentale – est là pour être dépassée, qu’elle est le tremplin vers d’autres pratiques plus « sophistiquées ». J’aime au contraire me tenir à la simple équation papier-crayon afin que mon geste artistique ne s’éloigne jamais complètement de quelque chose se rapportant à l’enfance de l’art. De plus, suite à mon Master Recherche (Lettres modernes), j’apprécie et je me reconnais dans l’idée de creuser un sujet, en l’occurrence un medium (stylo-bille, fusain, graphite, etc.), d’explorer toute sa palette, soit en explorant ses propriétés inhérentes, soit en le confrontant à différents gestes. Pour donner un exemple concret, je vais parler du fusain que j’explore assidument ces derniers temps. Il se présente en bâton plus ou moins tendre et de diamètres variés, en poudre ou en pâte. Les nuances de gris et la capacité à marquer le support vont aussi varier selon si le fusain est un charbon de saule, de bambou de murier, etc. Enfin, selon si je l’applique en hachures fines, si je le saupoudre ou encore si je l’applique à l’aide d’une éponge, l’effet produit va énormément varier. Chaque médium est un continent, voilà pourquoi je souhaite prendre le temps de me familiariser, de maîtriser et de me perdre avec un outil et une technique.
En quelques mots, son premier choc artistique…
Violaine est en classe de 4ème et à peu près en échec scolaire de partout, à l’exception des arts plastiques et de l’EPS. Son professeur d’arts plastiques, Monsieur Bourgoin – elle n’oubliera jamais son nom – lui montre des reproductions des peintures du Caravage.
Le portrait chinois de Violaine Desportes
Si vous étiez une oeuvre, vous seriez : « Christ en croix », Francisco de Zurbaran, huile sur toile, 1627
Si vous étiez une couleur, vous seriez : Le Bleu.
Si vous étiez un pays, vous seriez : La Belgique
Si vous étiez un livre ou une musique, vous seriez : « La Plus Secrète Mémoire des hommes », Mohamed Mbougar Sarr.
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- Galerie Ars Longa – Aix-en-Provence (13)
« Réussir à être simple et compris de tous et de toutes »
Constance Debré