Yannis MARKANTONAKIS
Bio
Christian Noorbergen à propos de Yannis Markantonakis « Dans le silence absolu du monde, dans la solitude de tout divertissement anecdotique, ses navires avancent lentement et royalement, au rythme de l’évolution des siècles. La matière est griffée de partout, intégrant ainsi les inévitables cicatrices de la vie. Les couleurs s’affrontent comme pour signaler les tensions qui font la vie à l’insu des surfaces, au dedans de chacun. Absolue gravité de la création. »
Et Isabelle Minazzoli de rajouter à propos de l’oeuvre de l’artiste :
« Des années 90 au début du vingt-et-unième siècle, il défriche le champ de ses possibles abandonnant peu à peu la diversité des sujets – entre les « bâtiments » maritimes et les bâtiments qui peuplent ses vues de Paris, il n’y a qu’une différence de plan – pour ne s’attacher qu’à ces silhouettes marines « déboussolées » qui n’ont d’autres repères que ceux que leur attribuent le cadre du tableau.
Ce cadre justement, Yannis va s’attacher à le déconstruire peu à peu jusqu’à en faire le débris métonymique du vaisseau, qu’il accompagne plutôt qu’il ne cerne. Montage fait de morceaux de coque, de mât, de charpente, bricolés autour d’une construction à laquelle il emprunte sa matière et sa teinte, le cadre s’affranchit de son hypocrite neutralité, et, se faisant tour à tour cercueil, écrin précieux ou vitrine d’entomologiste, vole en éclats pour partager histoire et destin de son objet.
Ce sera bientôt au bateau d’imiter le cadre dont les morceaux bruts ou moulurés, de bois ou de métal vont s’assembler pour reconstituer non seulement la silhouette reconnaissable entre toutes du bâtiment marin mais aussi sa chair de rouille et de goudron.
Quantité de résidus s’intègrent dans ses peintures, aussi disparates soient-ils, comme ces photos rescapées de la mémoire des ports anciens et figées dans les couches d’une matière pléthorique qui insiste à leur redonner leur épaisseur perdue.
Ces dernières années, certaines de ces constructions ont retrouvé leurs éléments originels métalliques, la fonte venant fixer d’un calfatage uniforme leurs silhouettes aventureuses. »
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