C’est une ancienne faïencerie devenue fromagerie au cours des années qui abrite aujourd’hui la Scof – cité d’artistes – dans la ville de Grigny à une vingtaine de kilomètres de Lyon. C’est là, dans “le frigo” que Jean-Marc Paubel partage avec ses amis artistes, sa passion de l’art. A l’étage son atelier tout aussi insolite ! Et quand l’art devient partage, cela donne lieu à une exposition originale, exceptionnelle de beauté, d’intelligence !
Animés par la passion et guidés par l’instinct, eOle, Barbara Lerch, Marie-France Chevalier, Jean-Marc Paubel et Danielle Berthet ont su se défaire des conventions et briser les codes pour esquisser leur propre territoire d’expression autour de la thématique et de la scénographie – Ma fragilité est ma force… – proposées, pour cette année, par Jean-Marc Paubel.
“Le sujet “Papiers de soi – Ma fragilité est ma force…” m’est venu en fin d’année 2021. Comme souvent, j’ai ressenti le besoin de partager cette thématique avec les artistes…. un vrai bonheur… où l’on avance en se regardant créer, dans le respect les un(e)s des autres. Une expérience aussi fragile que précieuse” dit Jean-Marc Paubel.
Dans un savant mélange de formes et de couleurs, de lumière et de transparence les 5 artistes explorent, à leur manière, mais toujours en communion avec les autres, de nouvelles voies artistiques. Chaque singularité trouve écho dans la collectivité par le dialogue, le partage, l’observation, la comparaison… Une convergence de point de vue, de technique, de sensibilité… “Tel est l’esprit de ces projets : liberté et ouverture… Faire oeuvre, oui mais pas seul(e)” écrit Jean-Marc Paubel.
Avec eOle, savourons l’existence, questionnons-nous sur l’essentiel…“Je ne suis qu’une infime particule d’un objet entrevu mais inconnu : l’Univers…. Alors participer pour remercier, partager, pour jouer ma note dans la symphonie universelle, exister parmi les autres….” Pénétrons dans son restaurant “A l’Astrolabe” des tables recouvertes de nappes en papier aux graphismes de l’Infinis… déposés dessus des bols en papier remplis de coupure de journaux, de publicité…. notre nourriture quotidienne ! Au-dessus, de grandes banderoles de papier recouvertes d’écritures… le tout dans des tons de bleus “cosmos” ! et eOle de conclure “Aujourd’hui : du mal-être… pourvus… dépourvus blasés… insatisfaits… Quelle vie vivons-nous ? Ne serions-nous plus connectés à l’Essentiel ?” Quelle sagesse dans ces créations et ces mots. Une oeuvre d’une modernité, d’une jeunesse… admiration !
Sa fragilité, Barbara Lerch, l’exprime à travers une installation éphémère épinglée avec minutie, légèreté, sensibilité sur le mur blanc de l’espace. Se saisir de l’insaisissable, au détour d’un geste, d’un bout de papier léger, d’un calque recouvert d’un dessin au trait fin, exhalent de profondes vibrations, des ombres mouvantes.“Ce sont des tissus, usés, troués, déchirés, dont je me drape pour m’abriter du froid, de la pluie. Et du reste. La fragilité du temps qui passe et l’infini des possibles” dit Barbara. Posté devant l’installation le regardeur, d’abord surpris, s’approche puis recule et découvre une oeuvre tout en équilibre et harmonie. Une oeuvre qui renvoie à sa propre fragilité…
Porter un autre regard sur la nature, l’humanité… Questionner notre comportement, notre rapport au temps, à l’espace, à la vie. La symphonie picturale de Marie-France Chevalier nous invite à un voyage poétique. Elle joue avec les paradoxes, compose une partition silencieuse, comme une suspension du temps… Posons notre tête sur l’oreiller qu’elle nous tend ! Son oreiller d’herbes “… un long chemin de la vocation, née sur une colline en gardant les chèvres. Les papiers comme support, mais aussi la terre, les herbes, de l’humus nous venons…”. La Nature est au coeur du sujet artistique de Marie-France dans toute sa fragilité et sa beauté infinie.
“Rien n’existe tant qu’on ne l’a pas observé : en regardant l’invisible je fais exister ce qui n’existait pas, le monde des possibles… c’est cela que je trace, un monde ouvert que je crée depuis l’enfance pour pouvoir y vivre, parce que ce monde de plus en plus absurde ne me suffit pas….” dit Danielle Berthet. L’artiste propose “Lichens sur la neige” un livre d’artiste avec les textes de Jean-Paul Gavard Perret. Fascinée par les lichens, Danielle Berthet les sublime. Transmettre une émotion, un ressenti, à partir de la fragilité apparente du végétal. L’artiste les met en lumière avec beaucoup de douceur, de poésie… une invitation à la contemplation, à la réflexion.
Dans une scénographie exceptionnelle, on déambule de la “Montagne suspendue” de Paubel, en passant par le restaurant d’eOle. On joue avec les ombres des “tissus en papier” de Barbara Lerch, on se réconforte sur l’oreiller d’herbes de Marie-France Chevalier tout en humant les odeurs de foin, de fleurs… Une balade artistique comme on aime en faire en toute simplicité et communion entre et avec les artistes !
La SCOF – Cité d’artistes – Grigny (69)– jeanmarcpaubel@gmail.com
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