La Chapelle Sainte Anne, à Tours, est l’un des grands beaux lieux d’art de France. L’espace est chargé, envoûtant et secret. Il se prête admirablement aux scénographies inspirées et aux artistes âpres et forts, capables d’être à la fois sombres et lumineux. Sombres, car liés aux forces obscures de l’univers, et lumineux, car éveillés aux plus riches énergies vitales.
Christine Sefolosha et ceux qu’on appelle avec respect, les Staëlens, sont ici réunis par Annie et Christian Charissou, maîtres inspirés des lieux, profondeurs humaines et architecturales comprises. Trio d’amitié magicienne, trio décapant, voire sidérant.
“Passagers de l’incertain” est un labyrinthe d’art étrange, fascinant, secouant, majestueux, décalé et vibrant.
Avec une sidérante puissance, Christine Sefolosha invente à vif des entités indéfinies de furieuse existence et d’incroyable présence. Le chaos vibre, envahit l’espace, fait taches tentaculaires, et d’inquiétantes créatures, durement accouchées, et terrifiantes d’impact, violent nos plus sommaires évidences. Universel et intemporel, cet art aventureux est sans frontière mentale : le dedans et le dehors fusionnent, le corps innombrable couve sous les cultures secondes, et l’angoisse s’abandonne à la plus grande création. Ce qui surgit outrepasse la volonté : les affres reliées de la condition humaine et de la douleur d’être en séparation d’univers font ces violents corps d’étrangeté.
Sentir s’entrechoquer les limites indistinctes de l’homme fragile et de sa puissante animalité oubliée, bouscule au plus profond les habitudes trop installées, crée en soi un espace instable d’intime errance, et la plongée d’art, ainsi créée, est l’une des plus saisissantes qui soient.
Œuvres étranges et obsédées, incroyablement denses, ou parfois légères comme le vent, émouvantes et fragiles. Formidables terriens, Sylvain et Ghyslaine Staëlens imposent un art barbare, exultant de sauvage santé, au poids immense de terre ancienne et de magma à peine apprivoisé. Parfois, leurs sculptures à deux âmes et quatre mains traversent l’espace et font passerelles d’affects, par stèles sacrificielles, mânes fabuleux, et magie maculée-immaculée.
Art nomade et cru, un rien chamanique. Dans les plaines saturées du monde, ils ouvrent un espace de très archaïque présence. Ils œuvrent en rituel d’apparition. Narcisse sacrifié, apparence saccagée : jamais ne se laissent prendre au piège des images installées, où meurent les trop belles surfaces. Les Staëlens ne craignent pas les œuvres monumentales qui imposent leurs impensables demeures.
En Une : Christine Sefolosha “The Warning“ – 3 sculptures – les Staelens
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