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On en parle

Dominique Renson

Christian Noorbergen, le 28 janvier 2025

“ELLES, Sorcières, Sybilles“

La plus grande tension d’un visible incarné est le territoire de création de Dominique Renson, « dans la grande veine du réalisme expressionniste » écrit justement Paul Ardenne. L’humain est sa patrie d’art unique, quand même, parfois, quelques dures natures mortes, charnelles et saisissantes, sidèrent l’étendue.


Aimee Mullins – 2012 – 81×100 cm

Toujours droit au but, centrée sur la seule formi dable effigie humaine, Dominique Renson n’illustre pas, elle impose dans une étonnante sobriété un taux inouï de compression mentale. Elle assène, par face à face implacable, la singularité du ressenti archaïque, évacuant tout divertissement, toute anecdote, et tout inutile dehors. Si l’impressionnante technique de l’artiste se nourrit des grands maîtres du passé, chaque personnage féminin, toujours surgissant, possède une allure dépouillée et puissante aux confins des clichés publicitaires et des normes qui rassurent.

Betony Vernon – 2012 – 89×116 cm

Chez elle, toutes les apparences mondaines ont disparu, il n’y a plus que l’impact sidérant d’une brûlure humaine totalement dépouillée. La tête des modèles crée un face-à-face âpre et cru de vibrant soleil noir. Toujours centrale chez Dominique Renson, le visage fait irruption tragique, bousculant à vif l’inertie du réel. Art densifié d’un fabuleux rituel d’apparition, dans l’imposante magie de l’absolue présence d’un féminin souverain.
Peu de couleurs, peu d’éléments, aucun décor. Quelque chose de l’ordre du destin a droit de cité au cœur d’une peinture acérée.

Du 30 janvier au 22 mars 2025
Galerie Mazarine Variations – Paris 6ème

En Une : Claudia huidobro – 2021 – 81×116 cm