Du 23 août 2014 au 5 octobre 2014
À retrouver à GALERIE DANIELLE BOURDETTE-GORZKOWSKI
5 quai Saint Etienne
14600 Honfleur
France
http://galeriedaniellebourdette.com
+33 (0)2 31 89 19 13
BRIEN & FERRE
GALERIE DANIELLE BOURDETTE-GORZKOWSKIGALERIE DANIELLE BOURDETTE-GORZKOWSKI
Du 23 août au 5 octobre 2014
HONFLEUR (14)
Danielle Bourdette offre aux amateurs et collectionneurs le bel espace de sa galerie du quai Saint Etienne à Honfleur, pour une nouvelle mise en scène des sculptures en terre et en bronze de Fanny Ferré, artiste normande, et Patrice Brien, peintre, fidèles de la galerie.
Unis dans l’art comme dans la vie, Fanny Ferré est associée à son compagnon le peintre Patrice Brien, dont les toiles font écho à ce peuple aux personnages de terre, fabuleux nomades se déplaçant en famille, hommes, femmes et enfants avec chevaux, chiens et volatiles.
Patrice BRIEN
C’est en totale complémentarité que sculptures et toiles se mêlent dans une puissante dualité tenant de la matière et de l’esprit. Elles offrent au regard ces figures issues de la terre et ces toiles à la fois minérales et volcaniques.
La peinture de Patrice Brien construit des espaces, éliminant toute perspective, tout détail, et nous emmène dans un paysage d’ombre et de lumières, où l’on se sent proche de la terre originelle dans toute sa minéralité. Les couleurs fusionnent, le rouge de la lave se fond à l’ocre de la terre, puis la voie s’ouvre sur des terres de sienne qui doucement s’altèrent et meurent lentement sur des terres d’ombre. Parfois au bord d’un gouffre d’un bleu des plus profonds, semble jaillir l’eau source de vie, source cachée qui ne peut être captée, ni retenue et se répand comme dans un marécage prêt à engloutir.
« Ma peinture m’emmène vers d’autres mystères d’autres lieux qui m’appartiennent et que je ne connais pas encore. Ne partir de rien sans projet précis, que celui de peindre comme un voyageur sans boussole, sur la toile vierge, un trait, une couleur comme point de départ et après l’aventure avec des mots forts, exaltants, angoissants ! Des renoncements, des doutes où l’on se perd, se retrouvent, flirter, bousculer le hasard. Et, instant magique où l’on se reconnaît enfin une vérité partielle. Le voyage s’arrête quand je sens que je ne donne rien de plus. Quand le tableau a atteint sa capacité immédiate à se dérober à tout discours. » Patrice Brien
Fanny FERRE
Fanny Ferré semble être née avec la terre dans ses mains : « Très jeune, j’avais un seul plaisir : être chez moi pour créer des séries de petits personnages en terre. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont soutenue. Ils ont pris des photos des premières sculptures pour confectionner des albums. Cette attention m’a encouragée. » … « Dès l’âge de neuf ans, explique-t-elle, j’ai commencé à fabriquer des cortèges de personnages. Je m’inventais un monde. Quelques années plus tard, j’ai tourné le dos à l’école pour ne faire que ça. A quinze ans, j’ai consacré toute une année au modelage. Par la suite, j’ai pu être admise sur dossier à l’Ecole des Beaux Arts d’Angers où je suis restée trois ans avant de m’inscrire à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris, dans l’atelier de Jeanclos où mes travaux ont pris plus de place, créant quelques problèmes de cohabitation. »
Fanny Ferré crée. La Terre, le feu sont les instruments de la création. Comme le démiurge lancé à la conquête de la matière, elle est capable de dompter la terre et le feu, qui sont les outils créateurs d’un monde en marche. Elle est « l’ouvrière », l’autre représentation d’un dieu technicien et démiurge. Elle pense la réalité comme une création et c’est ce talent démiurgique, accordé à son lyrisme dynamique, source de son inspiration, qui met le spectateur en confrontation avec ce peuple de terre à chaque fois toujours plus vrai et plus proche de lui. Ce talent chez Fanny contribue à la mise en place d’un monde auquel le spectateur s’habitue et dans lequel il retrouve les personnages vus ou entrevus au fil de leur découverte. Ils deviennent les personnages d’une famille retrouvée mais dans une nouvelle période de leur histoire.
Dans cette nouvelle histoire, ils se remettent en chemin, pour la plupart à cheval, compagnon fidèle de l’homme, capable de le suivre dans toutes ses pérégrinations. Et le mot juste chez Fanny Ferré, n’est-il pas « pérégrination » ? Ce mot prend toute sa dimension à travers son œuvre. Œuvre au fil du temps où tous les personnages prennent la route et partent pour une nouvelle destination. Ici une famille peine avec attelage et lourds bagages, là des enfants montent à cru d’énormes et disproportionnés coursiers fougueux, ou, sont en équilibre sur leur croupe immense tel des écuyers-acrobates. Les cavaliers sont manifestement trop petits pour leurs montures presque monstrueuses, mais ils semblent prendre un plaisir immense dans leurs folles courses débridées.
Douée d’une grande maîtrise technique et d’une capacité à rendre dans chaque détail de l’expression de ses personnages, une telle force de vie, Fanny Ferré possède par ailleurs cette science innée du corps et des attitudes, et ce sont ses mains, les véritables instruments et outils de ce réalisme qui impressionne tant le spectateur.
Les gestes instinctifs, rapides et précis témoignent de sa main créatrice, ils sont la signature de l’artiste sur la terre. Et cette empreinte dans l’argile, immortalisée par le feu, est source d’émotion, elle emporte le spectateur dans un état complexe, où il devient capable de se transposer par son imagination dans la position, l’action de ces personnages auxquels il est confronté. Le visiteur dont le regard est parfois emprunt de surprise et d’étonnement, est dès son entrée, happé par la force et la vérité des scènes que Fanny fait surgir de la terre depuis son plus jeune âge.
Et l’émotion est là, immédiate.