Du 29 mars 2014 au 11 mai 2014
À retrouver à GALERIE DANIELLE BOURDETTE-GORZKOWSKI
5 quai Saint Etienne
14600 Honfleur
France
http://galeriedaniellebourdette.com
+33 (0)2 31 89 19 13
ROSSINE – ALLEGRE
GALERIE DANIELLE BOURDETTE-GORZKOWSKIGALERIE DANIELLE BOURDETTE-GORZKOWSKI
Du 29 mars au 11 mai 2014
HONFLEUR (14)
En ce début de printemps, Danielle Bourdette accueille Solomon ROSSINE peintre russe d’origine juive, et Julien ALLEGRE sculpteur, deux artistes présentés pour la première fois à sa galerie du quai Saint Etienne.
Solomon ROSSINE
Solomon Rossine est né en 1937 à Gomel en Russie, ex Union Soviétique, où il a vécu jusqu’en 1990, année où il s’installe en France. Il n’était pas un héros dissident : pas de lutte contre le système, ni de contestation du réalisme soviétique. Il a toujours mené le combat avec lui-même. En 1963, à la fin des ses études d’Arts plastique de Moscou, ce n’est pas à l’appel de la capitale mais à celui du peuple russe qu’il a répondu en fondant son premier atelier dans un village enneigé, entouré par la forêt, dans le nord de la Russie. Là-bas, en Sibérie, en Verkhniaia Toima, il a mûri tous ses futurs thèmes et idées artistiques : Pougatchev, le tsar bolchévik primitif. L’étreinte avec une victime, l’idée transformée en thème « Vietnam » deux années plus tard. L’enfant sans défense, tout comme l’art. Le premier concert villageois russe. « Anti homme ». La vie du peintre. L’enterrement à Toima, un drame populaire. Le monde divin, grande et petite créature, comme la vie est proche, comme l’art est loin !
La peinture de Solomon Rossine, toute en explosion de couleurs bouleverse par la puissance de sa verve et l’acuité du regard qu’il pose sur la société russe actuelle. Les sujets souvent simples, tirés de l’observation du quotidien, prennent force par le rendu de son âme. Rossine use volontiers de contraste. La mort, la souffrance, la douleur sont des thèmes souvent abordés mais ne se figent pas dans les richesses de leurs traitements et s’éclairent, se mêlent de tendresse, d’espérance et de joie. Aujourd’hui, cinquante ans après, il se souvient toujours de cette tempête de neige qui l’a surpris dans la nuit. Il avance péniblement à travers un champs enneigé, pas la moindre lumière devant lui. Et il rêve : « Et bien soit ! Même vieux et édenté, avec les yeux qui pleurent, même si je reste seul et oublié, soit! C’est à l’art que je donnerai ma vie et à l’Art seulement ».
Aujourd’hui, Salomon Rossine est toujours dans cette tempête, mais une tempête de « Neige rose », comme le titre de l’une de ses toiles de 2010. Pour preuve, en mars 2012, le Musée Russe de St-Petersbourg lui ouvre ses portes : l’exposition personnelle de Rossine au Palais de Marbre connaît un énorme succès et est considérée par les critiques comme la plus importante exposition de peinture organisée par le Musée Russe depuis ces dix dernières années. Son œuvre ne saurait être plus personnelle et plus russe et cependant plus universelle.
Julien ALLEGRE
Pour accompagner le peintre, le sculpteur ‘’corrosif’’ Julien ALLEGRE, s’impose avec ses sculptures qu’il fait naître du métal rouillé et oxydé : depuis que l’or noir règne en maître sur notre terre, barils et bidons, ses contenants, une fois libérés de leur substance, deviennent alors, non plus des encombrants mais un support à l’expression du jeune artiste. Il a pris possession de cette quincaillerie de tôle pour faire surgir d’improbables métamorphoses à formes humaines. « Petit à petit le bidon s’est imposé dans mon travail, j’y trouvais un sens. Cette matière me parle autant qu’elle me déconcerte. Je la détourne pour me l’approprier, je la rends sensiblement humaine et vivante. Au fil du temps, mon exigence envers une forme humaine plus réaliste s’est accentuée; je travaillais avec plus de précision le métal, repoussant la matière, cherchant à la contorsionner pour apporter du mouvement. » Le métal transcende L’artiste. Tel le forgeron, il fait résonner le marteau, découpe, emboutit, perce, martèle, soude, et fait jaillir des étincelles toute une humanité de tôle.
« Au travers des matériaux que j’utilise, j’espère transmettre avec humilité un message d’écologie. Je voudrais dire aussi que pour moi, la beauté n’est pas forcément dans le neuf, le brillant, mais qu’elle existe surtout dans un objet marqué par le temps. Je l’accentue souvent, ce marqueur de temps qui fait vivre la surface de mes pièces, fait entrer la vie et parler la matière. »
Son œuvre est le témoignage de son questionnement quant à son attachement à dénoncer les problèmes en lien avec l’environnement. Julien Allegre tient par-dessus tout à donner la vie à travers le détournement de ce support originel voué à la disparition, que sont ces containers ayant porté dans leur flancs cet or noir qui est au centre de la consommation contemporaine. Il sublime la matière vouée au rebus en lui donnant une âme humaine, dont il est le forgeron.