Du 9 avril 2015 au 14 avril 2015
À retrouver à GALERIE LA RALENTIE
22-24 rue de la Fontaine au Roi
75011 Paris
France
www.galerielaralentie.com
01 47 00 32 24
VALENTINA CHAMBRIN
GALERIE LA RALENTIEGALERIE LA RALENTIE
Du 9 au 14 avril 2015
PARIS 11ème
VALENTINA CHAMBRIN
LA NUIT REMUE
« DU DÉSIR »
« Traces, signes, élan des épures : Valentina Chambrin grave et peint comme on s’élance, le geste libre et souple, vers l’inconnu d’un rêve. Elle s’aventure, sans soucis, vibrante, rieuse et pourtant grave : il y a au fond des ses clairs obscurs l’ombilic d’une quête, une question posée ou résonne chaque fois le silence de ce qui ne cesse pas de ne pas répondre, de ne pas s’écrire. Alors, un corps, au bout du compte, il y a cela, un corps apparu, découpé, tanné, un tronc finement strié, dont on aurait comme tatoué les veines au graphite. Le corps féminin se profile, tel une image fixe qui, d’avoir hanté l’enfance, étayé par les jouissances, éreinté l’attente à force de disparaître, se pose soudain dans sa présence capturée. On ne veut que lui, il devra désormais obéir et subir la flagellation sensuelle et répétée de celle qui grave, encre, ourle et peint sa silhouette.
Voilà, il est ce qu’on veut, il a cessé de tourmenter, d’obséder la mémoire des affamés, il est ce sein qu’on saurait enfin caresser, ce sein d’une autre chair, celui d’un songe qui n’en finirait plus d’inspirer l’artiste qui pourrait en décliner l’érotique, la hantise enfin apprivoisée. Il y a chez Chambrin le sens du passage et du déplacement. Les images sont fortes, elles s’imposent sans violence, et glissent sans rupture de la figuration à l’abstraction. Corps ou figures géométriques, bustes scarifiés (Kaos) ou carrés magiques, elle voyage d’un sujet à l’autre et semble partout chez elle. Le sein se fera écorce de planète, le carré torse masculin. Il suffira que la dame y soit, qu’elle décide et compose son ikebana, et même la pierre, à force d’être polie, se fera chair et soie. Une carte du tendre se dessine alors, fil rouge de l’oeuvre tendu d’un bord à l’autre, qui éclaire peut-être l’attraction que l’on ressent devant son oeuvre.
« Attention, pourrait-elle nous dire, ces images contiennent du désir. » Il paraîtrait bien, en effet, que de ces bords, de ces traits qui découpent et délimitent l’impossible frontière entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’intime et le monde, entre le dedans des corps et l’immensité de l’ailleurs, sourde en secret l’inquiétude de nos manques.
On s’arrête, le doigt posé sur la limite vibrante des ciselures, en suspens, tel un voyageur hésitant qui déplie lentement le parchemin du monde. Alors les corps tendus, comme en attente des traversées, se projettent en avant sur la surface, c’est cette peau de rêve – qui serait du même coup aussi la nôtre – cette peau de rêve tendue comme un tambour que l’on retrouve sur la toile. L’artiste nous la montre, et la répétition de son geste imprime sans relâche l’ample battement des allers-retours, et nous souffle qu’aussi loin que nous allions, qu’aussi vif soit notre élan, c’est du « désir » qui nous trame, et que nos plus beaux voyages, au fond, seraient peut-être ceux du dedans. »
Isabelle Floc’h
Horaires exceptionnels d’ouverture pour cette exposition Jeudi 9 avril : 14h – 00h Vendredi 10 avril : 14h – 21h Samedi 11 avril : 11h – 20h Dimanche 12 avril : 11h – 20h Lundi 13 avril : 11h – 20h Mardi 14 avril : 11h – 20h