Aux côtés du peuple ukrainien, Franta, très impliqué, expose des œuvres récentes, toutes liées aux tragiques évènements actuels, à la Chapelle des Pénitents Blancs.
La douleur peinte est brûlée du dedans, et projetée dans le dehors de la peinture. Franta ne la fuit pas. Il marche à sa rencontre et l’affronte. Art d’élan, de projection et de combat. Insupportable révolte contre la douleur innombrable, vécue ici et là dans les mouroirs du monde, dans les terroirs tués, et dans les cultures stérilisées.
L’art est la seule arme de la vraie vie contre la possible fin de l’humanité. Franta est un combattant majeur, un résistant de la création première, une très grande personne. Un cré-acteur majeur de l’art de notre époque.
Chaque œuvre concentre tous les possibles charnels, un corps absolu aux effets d’art sidérants. Traversé de toutes les foudroyantes énergies de l’univers, Franta est le passeur lumineux des vivantes mémoires du monde, fussent-elles impensables et cruelles, le voyageur ultime des pays de l’ailleurs et de la vie partagée. Franta est un prodigieux éveilleur. Il éprouve la puissance inouïe des interdits vitaux qui prennent nos vies et nos vides, et son art décanté rejette l’inacceptable matrice identitaire, cette affreuse machine à consommer la terre en consumant l’âme…
Paroles de Franta : « Je pense sans cesse, pour l’avoir vécu, aux émigrés qui quittent leur pays, et vont vers l’inconnu. Il est si difficile de quitter ce qui fait partie de soi, qui a formé l’humain en soi-même. Les frontières sont une catastrophe pour l’humanité… C’est la fragilité de l’homme qui me hante, et sa difficulté à prendre en charge son destin par rapport à ses rêves. Plus que les mots, c’est la peinture qui doit prendre la parole, et susciter des émotions. » Franta est un veilleur implacable.
Jusqu’au 13 mars 2022 – Chapelle des Pénitents Blancs – Vence (06)
En Une : La fuite – 2022 – 200×200 cm –
