Centré sur les œuvres récentes (2020 -2021), ce livre de 120 pages, dédié à ses proches, propose un panorama très complet de ce grand créateur, complété par une dense biographie. Très solides, les textes de Renaud Faroux et de Manfred Schneckenburger, éclairent le lecteur.
Gérard Stricher parle très bien de son expérience créatrice : « Eros est présent, au sens d’une force de vie et de survie, où le temps n’existe pas. La peinture est une matière que je prends avec les doigts. Il y a une jouissance de cette pâte. On saisit la vie à travers cette matière. On la prend, on l’étale. On pose des traces. Le contact tactile est capital, la main n’est pas plate, la matière peinte n’est pas plate, et j’aime peindre sur des surfaces non planes, du bois par exemple. On caresse les formes, on sculpte avec la couleur. Le magma mis en place se lie peu à peu avec l’intellect, s’organise, se densifie, s’aère et se mentalise. Les sources pulsionnelles se relient à l’organisation mentale et gagnent en densité picturale. »
Les paysages foudroyés de Gérard Stricher sont des fulgurances arrêtées. Frénétiques étendues d’avant-monde, enracinées aux affres du désir. Dans cet art d’empoignade et de combat, les creux de l’espace exultent. Formidable terrien, Gérard Stricher impose un art barbare et lumineux, exultant de sauvage santé, au poids immense de vie dévorante à peine apprivoisée. Ici et là, cependant, d’infimes délicatesses ponctuelles se chargent d’extrême sensibilité. Ici et là, Gérard Stricher déverse des flots d’oxygène psychique dans l’espace maculé de nos profondeurs charnelles.
Gérard Stricher – Œuvres récentes 2020-2021
Textes Renaud Faroux – Manfred Schneckenburger
120 pages – 20€ – www.gstricher.eion.me