L’estampe en 100 chefs-d’œuvre, la lumineuse exposition du Musée Marmottan présente l’exceptionnelle collection de gravures de la Fondation suisse William Cuendet & Atelier de Saint-Prex, déposée au Musée Jenisch de Vevey.
Le parcours donne à voir un ensemble du XVe au XXIe siècle : Dürer, Rembrandt, Piranèse, Goya, Corot, Manet, Degas, Bonnard, Vuillard… les œuvres des plus grands maîtres sont mises en regard de créations d’artistes contemporains. Pouvoir interpréter les prestiges de la lumière, en exprimer tous les secrets, tel fut l’effort conduit par les graveurs de toujours afin de parvenir à en traduire les nuances à l’aide du seul couple noir-et-blanc.
La lumière est la clef de voûte de l’exposition. Au commencement des temps de l’art, la lumière des torches, au cœur des ténèbres, éclaire la paroi et permet les premières créations. L’aventure des relations de l’ombre et de la lumière commence : celle du savoir et de l’ignorance, du sacré et du profane, de l’extériorité et de l’intériorité. A l’origine, l’or et la lumière se confondent. Créer de la lumière, c’est créer du sacré.
Si la lumière est liée à la maîtrise de la réalité et au savoir, la conquête de la lumière par les artistes, de Van Eyck à Vermeer, donne à l’art le pouvoir de faire naître la lumière du tableau. L’art baroque met la lumière au centre des mises en scènes, et la lumière finit par devenir elle-même paysage. La véritable rupture est donc opérée par les peintres qui osent quitter l’atelier pour aller peindre en plein air et savourer l’extériorité. Capturer la lumière du monde donne enfin à l’humain la première place. D’autant que bonheur et lumière s’accompagnent. Mais l’ombre n’a pas abdiqué. Elle représente les zones mentales inexplorées, la face cachée du savoir, et le territoire des non-dits. Il arrive qu’elle prenne la lumière en otage. La transparence dit le désir de tout connaître, de dépasser les apparences et de tout maîtriser. Ambivalente, elle pose aussi l’érotique du voile, et son approche de l’intime… Elle dit enfin la traversée des apparences, celle de l’humain, et sa précarité. La transparence, l’ombre et la lumière s’étreignent dans le désir infini de posséder le monde…
Florian Rodari est le maître-commissaire de cette grandiose exposition. Le catalogue est superbe, et toutes les techniques de la gravure, du burin à l’héliogravure, se retrouvent dans les 7 sections thématiques de l’ensemble.
Jusqu’au 17 septembre 2023 Musée Marmottan – Paris 16ème
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