Jacques Léonard (Maisons-Laffitte, 1909 – L’Escala, 1994) a quarante-trois ans quand il décide de s’installer définitivement à Barcelone et de se consacrer professionnellement à la photographie. Il rompt alors avec un mode de vie qui l’avait amené jusque-là à voyager dans le monde entier.
Fils d’un marchand de chevaux d’origine gitane et de la propriétaire d’une maison de couture à Paris, il s’est vite engagé dans le monde du cinéma.
En 1931, il commence à travailler comme assistant aux studios Gaumont, puis assure des tâches en rapport avec le montage et la production de films. Il collabore avec plusieurs metteurs en scène, dont Abel Gance ! En 1940, il effectue un voyage en Espagne pour repérer des lieux de tournage pour un film sur Christophe Colomb, qui ne sera finalement pas réalisé à cause de la guerre. Il fait la connaissance d’Augusto Garcia Vinolas, qui lui propose un travail dans une société de production à Madrid. En 1952, après un voyage dans le monde entier, devenu photographe professionnel amoureux de la vie gitane, il s’installe définitivement à Barcelone. Son mariage avec Rosario Amaya, gitane du quartier de Montjuïc, lui ouvre les portes de sa communauté. Portant sur elle le regard d’un membre de la famille, ses images constituent l’une des collections les plus importantes sur la culture gitane.
Son territoire de création est de traquer à vif, en les sacralisant tous les aspects de la vie gitane, de la danse à la vie familiale, des scènes urbaines jusqu’aux secrets de l’intimité. Plasticien de la photographie, il capte les instants magiques de la vie brève et des attitudes existentielles les plus fortes. L’humour est fréquent, à la façon d’un Doisneau.
Le musée Réattu expose, en partenariat avec la Fondation Photographic Social Vision de Barcelone et grâce à la générosité des Archives Jacques Léonard, le travail peu connu en France du photographe, avec une sélection de plus de 150 images. Commissariat assuré par Daniel Rouvier et Maria Planes. L’exposition, première rétrospective consacrée à l’artiste, met également en lumière deux séries exceptionnelles : « Évadés », de 1943, reportage sur le passage par l’Espagne de Français fuyant le fascisme pour embarquer vers l’Afrique, et « La Division Azul », de 1954, qui témoigne du retour en Espagne des survivants de la Division Azul, 45 000 hommes envoyés par Franco en soutien à l’armée nazie dans l’invasion de la Russie.
Les captures de la vie brève que saisit Jacques Léonard font présences vitales, et saisissent le regard.
En Une : Passage de la Vinyeta dans le quarter gitan de Montjuïc – Barcelone – 1950
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