C’est à l’occasion du salon Art’Up à Lille sur le stand de la Galerie Collégiale que nous avons découvert le travail photographique de Jérémie Lenoir.
Epoustouflant ! Quasiment abstraites, sublimes, les images de Jérémie nous feraient presque oublier la réalité de ces territoires industriels.
Sur ses photographies apparaissent volutes, courbes et lignes, couleurs, artères noires découpant des formes avec la rigueur du topographe. Parfois on se croirait en présence de signes graphiques. La force de cette série d’images, intitulée NORD, réside dans la beauté abstraite. Elle ne fait qu’accentuer l’activité humaine de la région. En regardant de plus près on découvre des baraques, des toits, des monticules de terre, de matériaux divers. En les photographiant Jérémie Lenoir permet à ces paysages d’émerger différemment dans la société urbaine.
« Pourtant, malgré ce questionnement sur le réel et un protocole de prises de vues précis (toujours à la même heure – autour de midi – à la même altitude – 450m – et avec la même focale) les images de NORD instaurent une véritable confusion entre photographie et peinture ». Le talent de ce jeune artiste, c’est peut-être bien celui de réconcilier des opposés.
Ainsi, vues de près les images sont composées de symboles matériels, de visions d’immeubles, de routes, de gravas qui témoignent de la croissance extraordinaire de l’industrie, remplaçant peu à peu les paysages. Mais lorsqu’on s’éloigne des images, peu à peu le silence se fait, les gravas deviennent des matières colorées, les immeubles des espaces désertiques et le tout prend une allure sereine, harmonieuse digne des peintures de Soulages, Rothko… dans lesquels Jérémie puise ses influences. Le tout atteignant un équilibre parfait.
