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On en parle

Les FRAC veulent faire leur autocritique

Nicole Esterolle, le 1 août 2024

Probablement une opération bidon, étouffe scandale et noyeuse de poissons Le réseau Platform, qui fédère les FRAC, nous informe, qu’avec le soutien du ministère de la culture et de l’ADAGP, il lance un appel à projet de recherche critique sur des collections des Frac…On croit rêver ! Ça va saigner dans l’entre-soi institutionnel !

C’est le moment de dire à platform ce que vous pensez des FRAC… Et en plus , vous serez peut-être payés pour ça ! Elle est pas belle la vie ?
C’est le moment aussi, que je leur envoie sans tarder le texte ci-dessous qui répond exactement à leur questionnement, mais qui n’aura aucune réponse, je présume…

Pourquoi les FRAC préfèrent-ils acheter très cher dans les galeries de haut niveau internationales et financières ?

Les FRAC préfèrent les galeries internationales et financières, parce qu’ils s’assurent ainsi de la bonne contemporanéité de leurs achats.
Parce que c’est beaucoup plus qualifiant et utile en termes de carrière dans l’appareil, pour un directeur de FRAC de copiner avec ces galeries “de haut-niveau” françaises et étrangères, qu’avec des galeries plus indépendantes, locales, modestes et prospectives.

Les inconvénients d’une telle “préférence” :

Le premier est que cet art coûte d’autant plus cher qu’il a moins de contenu proprement artistique, parce que sa valorisation tant intellectuelle que financière se fait surtout par la puissance déconstructive et subversive et non par quelque dimension poétique superfétatoire, sans intérêt médiatique et donc totalement ringardisée… Ce qui pose bien sûr question de la “durabilité” de cet art sans art.

Le deuxième inconvénient, et le plus insupportable assurément, est que c’est avec l’argent public que les directeurs de FRAC et leur comité d’achats “se la pètent” contemporain, tout en contribuant sans vergogne à une survalorisation spéculative ne profitant qu’aux réseaux financiers privés… Entre la spéculation intellectuelle de nature gauchière et la spéculation financière de nature droitière.

Le troisième inconvénient est qu’avec la somme probablement exorbitante dépensée pour l’achat de tel bidule invraisemblable en tissu rouge et peau de zébu, ce FRAC aurait pu acheter des dizaines d’œuvres à contenu véritable et de qualité artistique évidente.

Les FRAC sont, de fait, l’outil le plus efficace pour la dévalorisation de 90% de la création vivante et de la disparition de son public naturel.

Les FRAC sont l’illustration exacte du délâbrement esthétique et éthique du système de reconnaissance de la création et de la destruction de l’écosystème naturel de l’art.

Les FRAC sont la revanche des nuls fonctionnarisés ou subventionnés comme tels.

De la nécessité d’un audit sur les FRAC

Au-delà de l’analyse socio-psycho-politico-idéologique du fonctionnement aberrant des FRAC, de la surdétermination des choix vers certaines galeries, des ingrédients nécessaires aux œuvres pour en faire des produits -FRAC, il se fera inévitablement, un jour, un audit d’ordre financier et économique, sur le nombre de visiteurs, le coût par visiteur, le prix global des achats et la valeur sur le marché, etc…

Serait-ce donc ce que platform veut faire ?…non, je n’y crois pas !