“Les gendarmes crèvent l’écran“ De Cruchot à Marleau !
Chantal Vérin, le 14 octobre 2020
Qui ne connaît pas Cruchot et la saga du « Gendarme de Saint-Tropez » ou l’exubérante Capitaine Marleau d’une série-télé de France 3 ?
A travers une soixantaine d’œuvres, extraits-vidéo, objets de cinéma et pièces à conviction authentiques (la carabine de l’affaire Dominici), l’exposition du Musée de la Gendarmerie de Melun se penche sur la représentation de l’institution sur les écrans.
Le commissaire général, Bernard Papin, a fait le choix de la fiction plutôt que du documentaire, et pris le risque assumé d’une imagerie possiblement négative. L’exposition très complète, ludique et instructive, met en évidence l’image de la gendarmerie telle que la construit l’imaginaire collectif.
Il a fallu du temps pour que le gendarme passe du statut de figurant à celui de protagoniste, et qu’émerge un véritable personnage de fiction. D’abord simple silhouette d’arrière-plan, il est reconnaissable par son uniforme, son couvre-chef (tricorne, bicorne, képi), sa moustache, son accent guignolesque… Soldat de la loi, il incarne l’autorité. Caricaturé, moqué, tel le personnage de Pandore, inventé par le chansonnier Gustave Nadaud et interprété par Bourvil dans Le roi Pandore, il est le modèle de l’obéissance passive. Mais on le craint, et on le respecte.
Puis le gendarme, à l’écran, prend du galon. Il devient enquêteur, expert scientifique, héros, parfois. On pense à l’Affaire Dominici (1973) avec Jean Gabin, à Dans la tête du tueur (2004) lié à l’enquête sur Francis Heaulme, et dans un autre genre à Peur sur la ville (1975), où Belmondo tourne avec des membres du GIGN.
Cinéma et télévision se penchent aussi sur les parts d’ombre de la gendarmerie : la prévôté pendant la 1ère guerre mondiale, la collaboration et l’Occupation, l’escorte des populations juives. « Un village français », diffusé entre 2009 et 2017, rend douloureusement compte du conflit moral auquel étaient confrontés les gendarmes.
La capitaine Marleau, au look déjanté, détrône les « gendarmettes » nunuches. Les femmes-gendarmes sont enfin promues à des rôles valorisant, en regard de la féminisation actuelle de l’institution.
La scénographie est superbe. Vitrines lumineuses, silhouettes de gendarmes avec au verso didactique et extraits de dialogues célèbres, scènes de films, portraits d’acteurs. Humour et sérieux.
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