< retour aux Articles
On en parle

Les sidérantes oeuvres des Staëlens !

Christian Noorbergen, le 20 octobre 2020

Un des beaux lieux d’art de France, fort, dense et habité, la Chapelle Sainte Anne, expose les sidérantes œuvres de Ghyslaine et Sylvain Staëlens. Œuvres étranges et obsédées, incroyablement denses, ou parfois légères comme le vent, émouvantes et fragiles.

Danseuse – © Daniel Bourry 2020

Formidables terriens, les Staëlens imposent un art barbare, exultant de sauvage santé, au poids immense de terre ancienne et de magma à peine apprivoisé. Parfois, leurs sculptures à deux âmes et quatre mains traversent l’espace et font passerelles d’affects, par stèles sacrificielles, mânes fabuleux, et magie maculée-immaculée. Art nomade et cru, un rien chamanique.

Sans titre – © Daniel Bourry 2020

Dans les plaines saturées du monde, ils ouvrent un espace de très archaïque présence. Ils œuvrent en rituel d’apparition. Narcisse sacrifié, apparence saccagée : jamais ne se laissent prendre au piège des images installées, où meurent les trop belles surfaces. Un art d’épines, de sacre, et de racines d’âme, de terre et de vie…

Sans titre – © Daniel Bourry 2020

Ces deux prodigieux là, singuliers, purs et scabreux, sont bien d’ici, et leur sidérant lâcher prise est une éthique d’art et de vie. Les Staëlens étreignent les regards, et bouleversent nos habitudes visuelles. Ils découpent les portes interdites qui donnent accès aux créatures secouantes qui hantent à jamais les non-dits du dedans, sécrètent à vif nos figures d’angoisse, et exorcisent les cicatrices cachées.

La Parisienne – © Daniel Bourry 2020

Ils orchestrent à fond la symbolique vive de leurs matériaux. Des barbelés disent la souffrance et des plumes la poésie. Sans naïveté, mais dans la saisissante mise à nu de leurs secrètes puissances imaginantes, intemporelles et sublimes.

Les Staëlens – Jusqu’au 15 novembre 2020
La Chapelle Sainte Anne – Tours (37)
www.chapellesainteanne.com