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On en parle

Maurice Douard

Christian Noorbergen, le 13 décembre 2024

Ou la fragilité habitée

Central, l’être humain, silhouette ténue au cœur d’une architecture qui semble l’absorber, entre possible protection et possible écrasement. Immaculée et saisissante de densité géométrique, l’architecture donne le vertige. Incarnant la possible indifférence de la ville, elle s’apparente au labyrinthe. Peu de signes apparaissent qui pourraient dire un lieu, une direction, un havre. Dans cette peinture épurée et tendue, les séductions colorées ont pris la tangente, laissant vivre au profond cette géométrie riche de maîtrise et de hasard, d’impact chromatique saisissant, et de fabuleuse densité. 

J4 – Street n°4 – 60×60 cm

Œuvre d’extrême picturalité où la surface des choses est balayée, emportée sous la pression unique d’une formidable tension mentale, dans un paysage sans repère. 

Art de partage, de secret et de compassion. L’étendue chez Maurice Douard est une impensable géométrie murale, une miraculeuse dislocation envoûtée, plongée dans la chromatique lancinante et décantée d’un désert mystique, où chacun, enfin, pourrait rêver d’amour.

H77 – L’Homme aux pigeons – 2023 – 146×89

La personne humaine, fût-elle flottante, fantomatique ou cernée, voire enchâssée comme un vitrail, est le point d’orgue absolu de chaque œuvre, et le magique point d’horizon de toute espérance. Ce presque rien de chair vive, ce sac de peau intime, affronte à vif l’étendue. La présence humaine, chez Maurice Douard, est un choc tendu de mystère latent, un miracle de fragilité. Une cible à regards. Un talisman de pure humanité.

H80 – Chapeau de paille – 2024 – 81×65 cm

En effraction charnelle, l’être humain accidente l’étendue en crispation de chair d’une infinie fragilité. L’univers de Maurice Douard est dur miroir d’immensité pour corps seul, vêtu de pure peinture.

Jusqu’au 22 décembre 2024
Visus Gallery – 1380 Lasne – Belgique

En Une : K21 – Intimité – Elle dort – 146×114 cm