Les allées balcons de l’Alliance Française à Paris accueillent la belle exposition « Songes citadins – Hommage à Paris » organisée par La Palette Russe. Les nombreux visiteurs cherchent le plaisir de la découverte. Pour notre part, il a fallu choisir parmi tous les talents exposés… et comme vous l’imaginez, ce n’est pas simple. Finalement c’est le travail de Nathan Chantob qui a été retenu pour attribuer le prix Aralya. Ces portraits jaillissants, ces regards ont emportés la décision.
Ce tout jeune peintre de 25 ans, qui émerge avec appétit sur la scène picturale a découvert le dessin dès l’âge de 7 ans ! « Le dessin fait partie intégrante de ma vie et je dessine sur tout support et avec tout ce qui me tombe sous la main ».
Nous avons croisé le travail de Nathan à plusieurs reprises et toujours la même sensation, la même émotion. Nous sommes frappés de plein fouet par la puissance de ces visages nimbés d’une éblouissante lumière. Comme chaque fois, ces grandes toiles illuminent les lieux. Il y a une authenticité, une sincérité et une justesse qui viennent de loin dans ces beaux portraits. « Ce qui m’intéresse, c’est l’humain, ce qui apparaît au-delà du langage. ».
De nombreux personnages naissent et s’imposent à nous et toute leur présence formelle dans une succession de tableaux. Cette galerie de portraits témoigne d’un sens si particulier de la peinture qu’on sent Nathan né avec ce don. Il ne peint pas ce qu’il voit, mais le souvenir des gens qu’il a croisés avec une gourmandise picturale rare. « Je peints avec tout ce qui m’arrive, mon passé, mon présent, et m’inspire aussi bien de gens que je vois quotidiennement que des gens rencontrés à la va-vite, dans le métro, la rue, les bars… Tous semblables et uniques à la fois. ».
Ce thème de la figure humaine, point central du travail de l’artiste, décline la métaphore universelle de l’angoisse existentielle des sujets, de la fragilité de l’âme. La vie émerge de ses portraits avec toute l’ambigüité des non-dits où l’exactitude du trait compose avec les couleurs de la chair. Tout autour de nous, les portraits nous scrutent. Des grands, des petits, visages d’enfants, de vieilles dames, des sombres, des esquisses… mais tellement authentiques dans l’expression. Il y a un grand calme et une qualité de silence dans ces toiles. « La figure humaine quasi omniprésente dans mon travail rend compte d’un humanité malmenée et inquiète, souvent sombre. Pour finir j’ajouterai que l’obscurité la plus dense n’est jamais loin de la lumière la plus vive. ».
L’artiste n’en finit pas de brosser des tableaux de portraits anonymes. Le peintre s’exprime par ses pinceaux. « Je préserve ma créativité et mon instinct en me gardant de tout discours et de toute théorisation, je peins des œuvres qui s’adressent directement au cœur ».
Nathan semble avoir trouvé son écriture. Pour cela il a fallu beaucoup chercher, beaucoup travailler, beaucoup douter… N’est-ce pas le propre du peintre ! Nous allons suivre son parcours avec grande attention.
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