La “Fin d’un monde“, dans l’excellente galerie lyonnaise de Jacques Convert, marque à vif l’éternel recommencement de la haute peinture. Nicolas Cluzel, jeune artiste décapant, explose les stéréotypes de la représentation. Son art exulte dans ses grands formats ouverts sur la démesure vitale comme sur ses très sensibles et vigoureuses dimensions réduites.
Espaces brûlés de saccages chromatiques, et taches d’infini. Des semblances de chair, violeuses de vide, vibrent au profond du dur sac de peau, exaspérant nos survies. Le corps en éclats, en flagrants délices, en explosions blessées, accidente sans fin l’univers
Les entités très secouantes et très secouées de Nicolas Cluzel s’ouvrent à tous les extrêmes des surgissements vitaux. De la crue crudité aux affres du tragique, de la jouissance féroce au grotesque ricanant, infinies sont les passerelles au pays du tout-corps.
Chez Nicolas Cluzel, n’existe que le dedans de tout. A chaud et à cru. Et ça sent partout l’outrance jouissive des sarcasmes, les extrêmes drolatiques, et les sublimes tensions d’outre-vie, quand l’outre-peinture se régale, enivrée d’art et d’espace, et s’envoie tout là-haut dans les grands airs de l’univers.
En ce pays d’art grimaçant et convulsif, partout s’étend la rude hilarité des beaux sacrilèges, et l’âcreté des blasphèmes qui savent désobéir quand il ne faut pas, tordant à vif le cou affligeant des tristounettes bienséances. Et ça rugit dans les hautes gueules, et ça ravage les gosiers immenses qui saignent comme des supplices, ouverts comme des cavernes.
Nicolas Cluzel, formidable bougre-à-peindre, étreint tous les délits délurés d’une peinture habitée de grands délires. Il ne craint pas la chute libre, et sait lâcher ses coups d’art en éruptions acérées de scalpel mental. Ses traits esquissent sans fin des apparitions telluriques qui déchirent les attendus graphiques, et outrepassent les périmètres normés. Il œuvre à l’arrache, et ses arrachements cruels crucifient la séparation d’origine, quand le corps humain, pour faire exister la belle humanité, prend distance festive avec le corps de l’univers.
Du 7 novembre au 7 décembre 2024 Galerie Ories – Lyon 2ème
En Une : Madone n°06 – 2023 – Huile sur papier – 28,7×20 cm
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