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On en parle

Olga Caldas

Chantal Vérin, le 14 février 2025

“Le jardin aux senteurs qui bifurquent“

Olga Caldas nous fait cheminer dans son actuelle exposition à l’entrée de la Halle Saint-Pierre, lieu d’art prestigieux à Paris, à travers son travail photographique des dix dernières années.
Photos somptueuses, belles et significatives, toutes réalisées en noir et blanc de manière positivement traditionnelle, c’est-à-dire à l’ancienne avec du matériel photo argentique, à la lumière naturelle, “alors même que des appareils-photo modernes de haute technologie permettent en instantané des clichés parfois remarquables”, précise l’artiste.

Olga Caldas – Halle Saint-Pierre

Intitulée “Le jardin aux sentiers qui bifurquent”, d’après la nouvelle éponyme du grand écrivain argentin Jorge Luis Borges, l’exposition tourne essentiellement autour du thème magique de la fleur. Nées d’un insolite jardin-labyrinthe, charnelles et oniriques, les fleurs se détachent magistralement d’un fond ténébreux.
A bien regarder, l’intime silhouette d’Olga Caldas transparaît allusivement ici ou là… D’une impressionnante présence, chaque fleur envahit tout l’espace, et nous invite à entrer dans un monde imaginaire, où l’humain prend place délicatement, avec respect et pudeur.

Olga Caldas – Halle Saint-Pierre

Dans cette exposition intime et très personnelle, Olga Caldas fait découvrir plusieurs expériences qui ont jalonné son travail photographique. Fragments diversifiés et souvenirs d’enfance, depuis cette danseuse aérienne qui prend son envol sur une balançoire, jusqu’à des meurtrissures sur des bras de femmes. On pense à un autre travail plus ancien, qui portait sur les stigmates corporels de femmes marquées par les camps nazis. On trouve aussi l’évocation de mystérieux bains rituels japonais, une façon “d’exalter le corps qui se délie, l’intime féminin.”

Olga Caldas – Halle Saint-Pierre

Même s’ils tiennent sur une même toile de fond, les sujets ne s’opposent pas. Sur le “sentier qui bifurque”, les fleurs d’Olga Caldas sortent de leur cadre photographique. A chacun de percevoir derrière le périmètre à secrets, l’au-delà des apparences.

Jusqu’au 16 mars 2025
Halle Saint-Pierre – Paris 18ème

En Une : Olga Caldas – © Chantal Vérin