Le Musée municipal de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun (Indre), labellisé Musée de France, occupe l’ancien Hôtel-Dieu fondé au XIIème siècle. Dès les années 80, le choix fut d’orienter les acquisitions du musée vers les arts graphiques, en créant un lieu de référence pour l’estampe contemporaine.
Aux ensembles de dessins d’Edouard Pignon et de Fred Deux s’ajoutent les archives de Cécile Reims, et plusieurs fonds monographiques d’artistes tels que ceux de Hans Bellmer, de Leonor Fini, de Pierre Bettencourt ou de Bram van Velde …
Le lien historique de Zao Wou-Ki avec le musée date de 2008, avec le don d’une encre, puis la donation extraordinaire de la collection personnelle du peintre, composée de 90 œuvres représentatives du choix et des affinités du peintre avec ses contemporains : Dubuffet, Ernst, Giacometti, Hartung, Michaux, Joan Mitchell, Soulages, Szafran. Madame Françoise Marquet-Zao vient d’offrir une nouvelle donation rassemblant 353 estampes et 27 ouvrages de bibliophilie. Elle a offert au musée un ensemble rétrospectif d’une valeur inestimable de l’œuvre gravée de Zao Wou-Ki, depuis les premières estampes jusqu’aux dernières pièces éditées.
Sous l’égide de Patrice Moreau, l’actuelle exposition, dont le titre « Plage de papier » évoque l’indéfectible amitié entre Zao Wou-Ki et Henri Michaux, « intrigué par ce Chinois qui exposeà côté de Français« , présente, selon un parcours chronologique, une sélection de près de 200 œuvres.
Arrivé en 1949 à Paris, après avoir étudié en Chine les techniques occidentales (dessin, peinture à l’huile, perspective) et chinoises (peinture traditionnelle, calligraphie), Zao Wou-Ki s’initie très vite à la taille-douce et à la lithographie. « L’approche technique de la gravure m’a toutde suite captivé. (…) Si elle convient à mon mode de création, je la prends« . Il passe avec aisance d’un médium à l’autre, mêlant la tradition chinoise à la peinture européenne moderne, comme on peut le voir dans une première lithographie « Esquisse de jeune fille« , proche d’un dessin au pinceau de Matisse, ou dans « Paysage de neige« , de pure tradition chinoise. Il peut s’inspirer de ses propres peintures, dessins, aquarelles, mais l’exigence et la démarche de sa recherche sont toujours maintenues. Il ne reproduit pas ses œuvres peintes, mais il tire parti des possibilités offertes par les techniques d’impression.
« Ville engloutie » (1956), aux masses colorées qui rappellent Claude Monet, est présentée dans l’exposition sous sa double forme de peinture à l’huile et de lithographie.
Le vrai lien entre la production d’estampes et la peinture est sans nul doute la poésie, présente dans chaque œuvre de l’artiste, comme en témoignent les somptueux ouvrages de bibliophilie, de Léopold Sédar Senghor, Bernard Noêl , Catherine Zittoun , Ezra Pound avec « Le Canto Pisan », André Malraux avec « la Tentation de l’Occident« , ou encore René Char et François Cheng. On retient surtout « Lecture par Henri Michaux de huit lithographies » de Zao Wou-Ki (1950), huit poèmes qui accompagnent les premières lithographies de l’artiste.
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