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On en parle

Planches Contact

Chantal Vérin, le 12 novembre 2024

Festival de photographie de Deauville

Cette année encore un grand nombre de photographes venus de toute l’Europe, d’Afrique, des États-Unis et de Chine, confrontent leur expérience et leur vision du monde lors de la 15ème édition du Festival « Planches Contact », qui se déploie dans toute la ville. 

Le temps d’une saison, Deauville se transforme en un immense musée à ciel ouvert. En plein air, sur la plage, dans les rues du centre, et dans l’ancien couvent des Franciscaines. Devenu lieu unique et singulier, ce beau bâtiment historique, où subsistent le cloître et le réfectoire, est dédié à la culture et aux rencontres artistiques de Deauville. 

©Marie Wengler – Northman – Planches contact 2024

Grâce au travail de Laura Serani, directrice artistique du Festival et du Pôle photographique, vingt photographes internationaux ont proposé pour Planches Contact des œuvres uniques, dans lesquelles ils apportent, au-delà de leur technique, une dimension artistique de premier plan. « S’il n’y a pas d’émotion, on ne doit pas prendre la photo, c’est la photo qui nous prend », a dit Henri Cartier-Bresson. 

Dominique Issermann – Niveau zéro

Les projets, sous la forme d’installations, d’expositions, de workshops, de tables rondes, et de rencontres avec les artistes en résidence, interpellent sur l’état du monde. La diversité des projets séduit : sur la plage, l’installation géante de l’artiste invitée Dominique Issermann, dont les photos en noir et blanc, « comme les blockhaus de la côte normande glissent lentement vers la mer », dans la Cour des Franciscaines, la  production des artistes invités en résidence de création, ainsi qu’une sélection de la collection FNAC, et les créations des cinq artistes sélectionnés pour le Tremplin Jeunes Talents.

©Phillip Toledano – Another America

L’écologie est en bonne place. La Roumaine Patricia Morosan propose une immersion poétique avec pour décor les falaises normandes érodées. Richard Pak, avec Le Voleur d’îles, crée des îles sans mer et des mers sans île. Sophie Alyz, avec Les Atomes à coquilles, rend visible le recul du trait de côte. Sara Imloul évoque « la mémoire de l’eau », à travers images mentales, rêves et souvenirs. L’actualité s’invite avec Another America, réécriture fictionnelle de l’histoire américaine par Phillip Toledano .Les questions de genre hantent le travail de la Nigériane Rachel Seidu.

La collection photographique de la Fnac, née en 1978, parmi les quelque 1800 œuvres de son fonds privé, a choisi de montrer Le Siècle des vacances. Rétrospective nostalgique en mode albums de famille avec de précieux tirages des grands de la photographie, Édouard Boubat, Henri-Cartier Bresson, Wim Wenders, Raymond Depardon…

©Cloé Harent – Les Franciscaines – Planches Contact 2024

Le tremplin Jeunes Talents offre à de jeunes artistes la très belle opportunité d’être exposés à Deauville. 280 candidatures ont été examinées et le jury, présidé par la talentueuse photographe Sarah Moon, a donc sélectionné cinq photographes en vue de décerner le prix Tremplin Jeunes Talents 2024. Cloé Harent, lauréate, a photographié les « estrans », « cet espace poétique auquel les vagues abandonnent toute une vie minuscule, témoin étrange d’un temps géologique », microcosme et macrocosme réunis.

©Cloé Harent – Bruit Rose – Planches Contact 2024

Ouverte à tous les passionnés du 8ème art, la belle déambulation se poursuit jusqu’au début janvier. D’année en année, le Festival promeut la jeune création, élargit son territoire d’exposition, et agrandit le panorama des champs explorés. Le fonds photographique des Franciscaines dépasse désormais les 1500 œuvres et ne cesse de s’enrichir.

En bord de mer une fresque historique retrace 100 ans d’histoires des célèbres planches, avec nombre de photos-souvenirs d’avant le Festival des « Planches-Contact ».

Jusqu’au 5 janvier 2025
Festival de photographie – Deauville (14)

En Une : ©Coco Amardeil – Abécédaire normand – Planches Contact 2024