Depuis la reconversion des anciens thermes d’Evian en Palais Lumière en 2006, de nombreuses expositions ont été proposées dans ce haut-lieu du thermalisme. Ce passé guide le thème des expositions qui portent en général sur la création artistique en Europe et dans le monde, entre le Second Empire et le début des années cinquante.
Présenter l’œuvre de Félix Ziem (1821-1911), artiste oublié par les musées depuis un siècle, est une gageure réussie par les commissaires Charles Villeneuve de Janti et William Saadé, pour qui “l’architecture un peu folle du Second Empire du Palais Lumière”, avec “un côté un peu oriental, en lien avec la mode de l’époque”, entre en parfaite cohérence avec l’œuvre de l’artiste.
Autodidacte d’origine polonaise, admirateur du Lorrain et de Turner, et grand voyageur, Félix Ziem remplissait des carnets de croquis et peignait in situ des aquarelles inspirées par la fuite du temps, le soleil levant ou les rougeurs du crépuscule… De retour à l’atelier, il puisait dans ce répertoire d’images les thèmes de ses peintures de chevalet.
Artiste prolixe (plus de 10 000 dessins et 6 000 peintures), à la réussite précoce, et à la longévité exceptionnelle, il a laissé des centaines d’œuvres à la postérité, par le biais d’une donation au Petit Palais en 1905. Le Palais Lumière présente une sélection de cent peintures, aquarelles et dessins, qui permettent d’appréhender la multiplicité de ses créations, paysages, portraits ou copies, et de ses techniques. Les séjours dans différents pays d’Orient ont nourri l’imaginaire de Ziem, en particulier Constantinople, qui imprègne largement son œuvre et le classe définitivement, voire restrictivement, parmi les “orientalistes”. Il peint à l’envi Venise, Marseille “porte de l’Orient”, ou encore Martigues, au bord de l’étang de Berre, où il s’est établi. Il décline des séries de ciels sur lesquels il peint des motifs à la demande, à partir d’un même fond : une ligne d’horizon très basse, un décor suggestif de coupoles et de minarets, avec coucher de soleil aux tons orange. Seule importe la recherche incessante de la lumière et du mouvement, propice à la rêverie et à l’évasion.
De nos jours, ses paysages peints à la touche impressionniste retiennent l’attention : les voiles blanches sur l’étang, les environs de Martigues, la Camargue, la forêt de Fontainebleau. Les œuvres graphiques sont en bonne place. La série des aquarelles est remarquable. Carnets et albums de dessins au crayon et à la plume et lavis témoignent d’une grande virtuosité et d’un sens immense de l’observation. Cette production illustre l’impressionnant répertoire d’un beau peintre voyageur.
Jusqu’au 21 avril 2024 – Saisir la lumière Palais Lumière – Évian (74)
En Une : Tobolsk – Siberie – 1844 – Huile sur toile – 24×17 cm – Collection Petit Palais
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